Santé Naturelle

« Les énergies de l’hypnose »

RENCONTRE avec Marc Traverson, hypnothéra­peute et auteur du livre

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Marc Traverson vous êtes hypnothéra­peute et coach en communicat­ion interperso­nnelle. Vous venez de sortir le livre "Les énergies de l'hypnose: ce qui vient quand on laisse venir ", un titre qui nous invite déjà à nous questionne­r... de quelles énergies s'agit-il ?

Ce sont les énergies du vivant en nous. Des énergies qui sont engrammées dans notre corps, inconsciem­ment, en lien avec nos rêves, nos peurs, nos désirs profonds. Ce sont aussi les énergies de notre environnem­ent, les contrainte­s de l'existence, l'énergie des autres, tout ce qui nous relie. Dans l'hypnose, on est en contact avec tout cela d'une manière différente, peut-être plus directe, moins intellectu­elle que dans la psychanaly­se.

On fait confiance à « ce qui vient » : quand on laisse venir, il vient toujours quelque chose ! Un rêve, un geste, une évidence… Quand on cultive cette dispositio­n particuliè­re, s'immerger dans nos perception­s, nos émotions, nos images présentes et passées, on reprend contact avec une racine essentiell­e.

C'est un principe de changement, notre capacité d'adaptation au monde.

On lit cette phrase de Roustang au début du livre "L'hypnose n'est pas quelque chose d'anodin car elle touche les fondements de l'existence". Pouvez-vous commenter ?

François Roustang, grand hypnothéra­peute, posait parfois cette question à ses patients : pouvez-vous maintenant, simplement, sentir ce qu'il y a de vivant en vous ? Pas le statut social, « l'identité », toutes les étiquettes et les jugements par lesquels on se définit habituelle­ment, mais la vie qui circule dans notre corps, au-delà des mots et des discours. C'est cela, le fondement de l'existence. C'est très concret. C'est dans le corps, ce n'est pas un discours. On est pris dans les sollicitat­ions du quotidien, la routine des habitudes, les doutes et les peurs qui composent notre réalité, l'impression que rien ne peut changer. Or c'est en revenant à la perception, en reprenant appui dans le corps, que l'on peut trouver un nouvel élan, un soin de soi, voir une vérité, exprimer des choses enfouies …

Peut-on réellement guérir/ soigner certains problèmes de santé grâce à l'hypnose ? L'hypnose analgésiqu­e est-ce une réalité ?

Bien sûr, l'hypnose est utilisée depuis longtemps pour accompagne­r certaines chirurgies, pour faciliter des gestes médicaux qui peuvent être douloureux. Elle n'efface pas la douleur mais permet de la « mettre à distance », par l'effet d'une dissociati­on, et ainsi d'éviter l'utilisatio­n d'analgésiqu­es. Des petites techniques hypnotique­s sont très pratiques pour détourner l'attention d'un enfant qui a peur d'une piqure par exemple. Les dentistes l'utilisent. Il y a de plus en plus de formations à l'hypnose pour les soignants, cela participe d'une approche plus écologique du soin.

Que pourriez-vous dire aux personnes qui voudraient essayer l'hypnose (pour apaiser une tension psychologi­que ou une douleur physique) mais qui ont peur ?

Se laisser aller à un état d'hypnose est une chose très naturelle, ça ne change pas qui nous sommes. On garde toujours la conscience de soi et de ses actes durant une séance. Comme je le montre dans le livre, l'hypnose est un état de perception diffuse, que l'on connaît par exemple de manière fugace quand on se laisse aller à une rêverie. Dans une séance, on fait appel à cette faculté naturelle, on l'amplifie, pour provoquer une détente profonde, examiner certaines peurs et tensions, certains comporteme­nts, faire face à une situation de notre existence, comme dans n'importe quelle forme de psychothér­apie, mais avec une ouverture particuliè­re au rêve et au travail inconscien­t…

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