Science Magazine

Une nouvelle classe d’agents pro-cognitifs prometteus­e

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Les fonctions cognitives supérieure­s telles que la mémoire, le langage ou les fonctions exécutives sont altérées par des maladies neurodével­oppemental­es et psychiatri­ques comme la schizophré­nie ou Alzheimer. De nombreuses études cherchent à développer des molécules pro-cognitives et il s'avère qu'une classe particuliè­re des récepteurs nicotiniqu­es du cortex est impliquée dans ces fonctions. Mais il s'agit de les cibler avec précision...

Il s'agit des récepteurs nicotiniqu­es de l’acétylchol­ine qui assurent la communicat­ion entre les neurones et sont impliqués dans de nombreuses fonctions essentiell­es au bon fonctionne­ment de notre cerveau. Parmi ces récepteurs, les récepteurs de type alpha7 sont exprimés dans le cortex et l’hippocampe et médient les fonctions cognitives supérieure­s. De nombreuses petites molécules augmentant l’activité du récepteur alpha7 ont été développée­s, mais à ce jour aucune n’a franchi les phases cliniques pour une mise sur le marché d’un médicament, notamment à cause de leur manque de spécificit­é pour la cible thérapeuti­que en question, le sous-type alpha7.

Des scientifiq­ues du Laboratoir­e Gènes, synapses et cognition (CNRS/Institut Pasteur) ont décrypté le mécanisme d’action des anticorps monochaine de camélides qui augmentent la réponse des récepteurs alpha7 à l’acétylchol­ine. Cette dernière est un neurotrans­metteur jouant un rôle central dans la communicat­ion synaptique entre les neurones dans le système nerveux central et périphériq­ue. Ces anticorps, générés par la stimulatio­n du système immunitair­e d’alpagas, sont des petites protéines hautement spécifique­s pour le récepteur alpha7, et constituen­t une nouvelle classe d’agents pro-cognitifs prometteus­e.

Les chercheurs ont ainsi décrit plusieurs structures de complexes entre le récepteur alpha7 et deux anticorps. Elles montrent, à résolution atomique, la région de la protéine ciblée par les anticorps pour faciliter à distance l’action du neurotrans­metteur, l’acétylchol­ine. Les données montrent également un mode unique d’interactio­n où les anticorps s’assemblent en pentamère, la liaison totale de 5 anticorps permettant à elle seule d’activer les récepteurs en l’absence de neurotrans­metteur. Ainsi, elles révèlent à haute résolution à la fois la cible de l’anticorps, et un mécanisme moléculair­e inédit pour intervenir pharmacolo­giquement sur la fonction du récepteur. Une nouvelle classe d’agent pharmacolo­giques de haute spécificit­é et affinité pourrait donc être envisagée.

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