Secrets d'Histoire

Revue de presse

8 août 1903, Thérèse Humbert, l’escroc du siècle

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Mdevant le tribunal : « Aux jours les plus tumultueux du procès Zola, on ne prit pas » semblables mesures », indique « La Croix des 8 et 9 août. Thérèse promet : « Je dirai ariée en 1878 à Frédéric Humbert, fils du maire de Toulouse et futur ministre Gustave Humbert, Thérèse Daurignac prétend être l’héritière de millionnai­res américains, les Crawford. Prétextant un litige sur le testament, qui l’empêcherai­t de toucher les 20 millions prévus, elle emprunte à des centaines de personnes, dont des hommes politiques, des sommes dont elle garantit le remboursem­ent sur le supposé héritage. Pour rassurer ses créanciers, elle multiplie, durant plus de vingt ans, les procédures judiciaire­s censées l’aider à récupérer son héritage : « On se met à plaider, à épuiser toutes les juridictio­ns, à soulever incident sur incident, jusqu’au jour où la justice se décide à demander si les Crawford existent bien, tandis que, de son côté, un créancier demande que l’on ouvre le coffre-fort dans lequel sont enfermés les fameux millions », résume « Le Petit Journal », le 7 août 1903. On ne trouvera dans le coffre qu’une brique et une pièce d’un penny. Thérèse est jugée aux assises, avec son époux et ses deux frères. La durée de l’escroqueri­e, l’implicatio­n d’hommes politiques… Il n’en faut pas davantage pour que le procès, qui se tient du 8 au 22 août 1903, occupe des pages entières dans tous les quotidiens et incite à prendre des mesures de sécurité inédites change de défense : « Elle aurait été la première dupe de l’héritage des Crawford. Ils ont existé. Du moins l’a-t-elle cru, elle l’a cru jusqu’à l’ouverture du coffre-fort. Et quand le coffre-fort se trouva vide, la plus surprise, ce fut Thérèse Humbert », rapporte « L’Aurore » qui ajoute : « Ce qui ne veut pas dire que d’ici demain, Thérèse Humbert n’aura pas trouvé autre chose ! » Les audiences se succèdent et les « Fables de Thérèse », selon « Le Petit Parisien » du 19 août, aussi. Le 22, le verdict tombe : « Condamnés ! Ils sont condamnés tous les quatre », annonce « Le Figaro » qui poursuit : « Certains souhaitaie­nt l’acquitteme­nt… C’eût été là je ne sais quel commenceme­nt de faillite de la moralité française. » Thérèse et son époux sont condamnés à cinq ans de réclusion, ses frères, Romain et Émile, respective­ment à trois et deux ans. Si « l’affaire Humbert est finie », comme le conclut l’article du « Figaro », elle soulève encore des questions dans les jours qui suivent : « Ces onze journées ont été perdues pour la justice », regrette « L’Aurore » du 24 août. « Pourtant, ces débats n’auront pas été complèteme­nt inutiles, puisqu’ils auront achevé de mettre en lumière les vices de l’édifice judiciaire et la nécessité de réformer un régime qui permet de tels abus. » où sont les millions, mais je le dirai à mon heure, quand j’aurai fait tomber toutes les légendes, quand j’aurai écouté tous les témoins », comme le rapporte « La Croix ». « Les Crawford viendront à la barre », affirme son frère Romain, selon « Le Petit Journal ». « Mais faut-il compter dessus ? Je crois, très impartiale­ment, qu’il faut répondre “Pas du tout !” », poursuit le journalist­e. Le 12 août, Thérèse Humbert

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