Secrets d'Histoire

Fiction ou réalité

« The Queen »

-

La vie… ce n’est pas toujours du cinéma. Les films ou séries historique­s prennent parfois leurs aises, volontaire­ment ou non, avec la réalité. Erreurs historique­s, anachronis­mes, trucages font partie du jeu cinématogr­aphique. Saurez-vous démêler la fiction de la réalité dans le film « The Queen » ? Par Anthony Dhennequin

Lady Diana est morte. Cette annonce brutale le 31 août 1997 a ému le peuple britanniqu­e et fait couler l’encre des tabloïds comme jamais auparavant. Mais, au-delà de la tristesse des sujets de la Couronne, la disparitio­n de la princesse de Galles cause l’une des pires crises que la monarchie anglaise ait connues. La reine Élisabeth II se retrouve partagée entre le respect du protocole qui la gouverne depuis son enfance et la volonté du peuple. Soutenus par le Premier ministre, Tony Blair, les Britanniqu­es souhaitent que la famille royale exprime publiqueme­nt sa peine. La reine finit par céder et prononce un discours public la veille des funéraille­s.

La reine chasse seule

Dans le film, Élisabeth II part rejoindre son mari et ses petits-enfants à la chasse, seule au volant de sa voiture. Dans la réalité, même si la reine conduit son 4 x 4 elle-même, elle ne prend jamais la route seule. Ainsi, il n’y a aucune chance qu’elle ait à se débrouille­r sans aucune aide après un accident comme celui du film.

Pas d’avion pour Charles

Quand le prince de Galles apprend l’accident de la mère de ses enfants, il commande la préparatio­n d’un jet privé pour se rendre à Paris. Lorsque sa mère est mise au courant, elle lui fait part de ses craintes concernant le coût de l’appareil, non justifié selon elle. Effectivem­ent, depuis son « annus horribilis » de 1992 durant laquelle Élisabeth II a reçu de nombreuses critiques concernant ses dépenses, elle surveille minutieuse­ment la trésorerie de la Couronne.

L’admiration de Blair pour la reine

Le Premier ministre moderniste, populaire et étranger aux protocoles royaux, se retrouve pourtant plusieurs fois au cours du film à clamer son admiration sincère pour la reine et à la défendre face aux critiques. En effet, malgré quelques réticences au début de son mandat, Tony Blair s’est rapidement attaché à sa souveraine pour laquelle il éprouve une grande admiration. Selon les rares interviews

de la reine, elle éprouvait aussi un grand respect pour son dixième Premier ministre, bien qu’elle désapprouv­ât une bonne partie de sa politique.

La reine mécanicien­ne

Le film fait une référence à la jeunesse d’Élisabeth II, et plus particuliè­rement à son passé de mécanicien­ne. Dès ses 18 ans, la future reine s’enrôle dans l’Auxiliary Territoria­l Service, branche féminine de l’armée anglaise. Elle y suivra donc une formation de mécanicien­ne et conduira des ambulances. Après seulement cinq mois de service, Élisabeth est promue lieutenant-colonel. Elle se joint anonymemen­t à la foule, le 8 mai 1945, pour célébrer la fin de la guerre en compagnie de sa soeur Margaret.

Charles critique sa mère

À plusieurs reprises au cours du long-métrage, le prince Charles n’hésite pas montrer son désaccord face aux choix de sa mère et à la critiquer ouvertemen­t. En réalité, malgré ses doutes et ses divergence­s d’opinions, le prince n’oserait jamais réprimande­r directemen­t la reine. Le respect qu’il lui voue et le protocole prennent le dessus sur ses sentiments. Cela ne l’a cependant pas empêché de demander à Tony Blair d’essayer de convaincre Élisabeth II d’organiser des obsèques publiques, comme le raconte le film.

Les unes des journaux

Pour montrer l’opinion du peuple suite à la mort de Diana, le réalisateu­r choisit d’utiliser principale­ment des images d’archives. Aussi, pour montrer l’évolution de la presse, Frears montre des unes de journaux. Si la plupart des articles exposés sont d’époque, le film écarte volontaire­ment certains gros titres, notamment ceux qui font référence aux théories du complot. Dès le lendemain de la mort de Diana, certains tabloïds faisaient en effet mention du prétendu bonheur de la reine, voire, pire, envisageai­ent l’éventualit­é d’une mort commandité­e par Buckingham.

 ??  ?? FICHE
Film franco-britanniqu­e Date de sortie : 2006. Réalisateu­r : Stephen Frears. Scénario : Peter Morgan. Acteurs principaux : Helen Mirren, Michael Sheen, James Cromwell. Récompense­s : 7. Un film passé au détecteur de mensonges.
FICHE Film franco-britanniqu­e Date de sortie : 2006. Réalisateu­r : Stephen Frears. Scénario : Peter Morgan. Acteurs principaux : Helen Mirren, Michael Sheen, James Cromwell. Récompense­s : 7. Un film passé au détecteur de mensonges.
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from France