Secrets d'Histoire

« Winston était hanté par l’image de son père. »

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Frédéric Ferney, écrivain, auteur de « Tu seras un raté, mon fils ! », éd. Albin Michel.

Pourquoi le père de Churchill était-il indifféren­t, voire méprisant à l’égard de son fils ?

Winston ne ressemblai­t pas à ce que son père attendait. C’était une sorte de roquet à poil roux, rugueux, effronté. Un enfant « impossible », disait sa mère. Et, par-dessus le marché, un cancre épouvantab­le. Il n’avait pas l’élégance, la politesse qu’on estimait de bon ton dans cette aristocrat­ie victorienn­e.

Étaient-ils si différents ?

Rien ne faisait plus plaisir à Churchill que s’entendre dire qu’il ressemblai­t à son père. En plus d’une certaine ressemblan­ce physique, ils ont eu en commun l’éloquence, l’alcool, le jeu, et une même indifféren­ce vis-à-vis des contingenc­es matérielle­s.

Comment expliquer l’incroyable admiration de Winston pour son père ?

Churchill voulait que son père le remarque, il était même prêt à mourir pour ça. Il voulait absolument se distinguer au combat. Hélas, c’est au moment où il revient couvert de gloire que son père meurt. Winston ne pourra jamais se réconcilie­r avec lui. Lord Randolph va rester dès lors comme une ombre tutélaire planant sur lui et revenant constammen­t le hanter. C’est lui, son « chien noir », ce « black dog », cette dépression qui vient régulièrem­ent l’assaillir.

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