Wallis, prête à tout
Pour s’élever socialement
Née le 19 juin 1896 à Blue Ridge Summit en Pennsylvanie, Wallis a 34 ans lorsqu’elle rencontre le prince de Galles. Passant du statut d’orpheline sans le sou à celui de duchesse de Windsor, l’Américaine prend une belle revanche sur la vie, qui ne lui a pas fait de cadeau.
Aventurière, ambitieuse, calculatrice, charismatique, déterminée, indépendante… Les adjectifs ne manquent pas dans la bouche de ses contemporains pour définir Bessie Wallis Warfield. Des traits de caractère qui apparaissent dès son plus jeune âge. Quelques mois après la naissance de Wallis, son père décède. Si ses parents sont issus de familles fortunées du sud des États-Unis, l’enfant et sa mère se retrouvent démunies. Toutes les deux s’installent chez la grand-mère de Wallis, et c’est son « oncle Sol », Solomon David, gestionnaire des affaires familiales, qui va prendre en charge l’éducation de la jeune fille. Cette dépendance vis-à-vis de sa famille provoque chez Wallis une furieuse envie de liberté. Elle comprend vite que, pour être autonome et à l’abri du besoin, elle va devoir se marier et s’élever socialement.
Ni belle, ni riche mais ensorcelante
Et ce ne sont pas les prétendants qui manquent ! Car si Wallis n’est pas belle à proprement parler, il se dégage d’elle une sorte de magnétisme, un charme qui attire le regard des hommes. Elle est gaie, a de l’esprit et sait tenir une conversation. En 1911, son oncle accepte de payer sa scolarité à Oldfield School, un pensionnat destiné à former de futures épouses du grand monde. Pour qu’on la remarque, la jeune femme drape sa silhouette mince de robes élégantes copiées des magazines de l’époque. À la fin de ses études, la jeune femme rend visite à une cousine en Floride. C’est là qu’elle fait la connaissance d’un certain Earl Winfield Spencer Jr.
Une réputation sulfureuse
Âgée d’à peine 20 ans, elle l’épouse le 8 novembre 1916. Il est pilote de la Marine et elle devient femme d’officier. Pour elle,
c’est le début de l’ascension sociale. Mais ce jeune homme, au début si charmeur, se révèle être un personnage jaloux, violent et versatile, avec un gros penchant pour la boisson. Pour tenter de sauver leur mariage, Wallis accepte de le suivre en Chine en 1922. Mais ne pouvant supporter d’être brutalisée plus encore, la jeune femme décide de demander le divorce et se réfugie chez un couple d’amis américains, les Rogers, résidant dans le pays. Les premières rumeurs sur Wallis naissent à cette époque. La jeune femme vivrait en ménage à trois avec le couple. Il se murmure également qu’elle aurait appris des « techniques spéciales » dans les maisons de charme chinoises pour séduire les hommes. C’est également à ce moment-là qu’elle aurait fait la rencontre du comte Galeasso Ciano, diplomate italien en poste à Pékin et futur gendre de Mussolini. Tombée enceinte de lui, elle se serait fait avorter, ce qui l’aurait rendue stérile.
Le mariage de la seconde chance
Pour tirer un trait sur cette période de sa vie, Wallis retourne aux États-Unis. Lors d’un dîner chez une amie, elle rencontre Ernest Aldrich Simpson, le dirigeant d’une grande entreprise du transport maritime. Très vite, cet Anglais tombe sous le charme de la pétillante Américaine. Lui est calme, méticuleux, prudent… peut-être un peu trop ennuyeux au goût de la jeune femme. Mais la mésaventure de son premier mariage et son désir de sécurité financière la conduisent à accepter la demande de ce riche homme d’affaires. Elle devient alors Wallis Simpson. Le couple s’installe en Angleterre. Même si elle a du mal à s’habituer au mode de vie londonien, Wallis met un point d’honneur à être une bonne maîtresse de maison. Régulièrement, le couple, qui vit au-dessus de ses moyens, accueille ses amis lors de soirées qui deviennent très prisées. C’est ainsi qu’elle se lie d’amitié avec lady Furness, la maîtresse du prince de Galles, sans se douter que, peu de temps après, cette position serait sienne, et que son destin changerait du tout au tout.