Beynac et Castelnaud, les rivaux éternels

Ils sont si proches et, pourtant, tout les sépare. Les châteaux de Beynac-et-Cazenac et de Castelnaud-la-Chapelle font partie des hauts lieux du Périgord. Leurs silhouettes dressées au bord de la Dordogne semblent s’épier sans cesse, depuis dix siècles.

Se tenant face à face, sur les hauteurs des falaises qui bordent la Dordogne et séparés par le fleuve, les deux châteaux s’observent et se surveillent mutuellement depuis des siècles. Le premier castrum de Beynac est fondé en premier, en 1050, sur la rive droite du cours d’eau. Quelques années plus tard, Castelnaud s’installe sur la rive gauche, perché sur un rocher 160 mètres au-dessus de la Dordogne. Les deux familles sont de puissance et de fortune équivalentes, ce qui empêchera toujours toute attaque frontale. Pourtant, les seigneurs ont plusieurs raisons de se méfier les uns des autres : depuis que l’Aquitaine est passée sous domination anglaise, en 1154, Beynac continue malgré tout à faire allégeance au comte de Toulouse, vassal de la France, durant la guerre de Cent Ans. Les seigneurs de Beynac défendent donc le parti français, tandis que Castelnaud soutient l’Angleterre… Beynac ne sera jamais pris, Castelnaud, lui, le sera sept fois et finira par tomber définitivement dans le camp français en 1442 après un siège de trois semaines. Ironie de l’histoire, depuis 1965, Castelnaud appartient à un homme… originaire de Beynac !

Beynac, perché au-dessus du village, a servi de décor à de nombreux films tels que « Les Visiteurs 2 » ou « Jeanne d’Arc », de Luc Besson.

Les deux châteaux s’observent de part et d’autre de la Dordogne. Castelnaud abrite une exposition sur l’art de la guerre au Moyen Âge et propose, depuis le mois de mai, de découvrir une fresque de 60 m2 réalisée avec les techniques des XIVe et XVe...