Chers amis lecteurs,
Un adage populaire assure que « le pouvoir rend fou ». Mais il est vrai que, s’il fascine, la folie intrigue tout autant. Alors, que dire du pouvoir suprême lorsqu’il est incarné par un roi fou ? Plusieurs monarques atteints de graves désordres mentaux ont jalonné l’Histoire. Mais guère plus, en réalité, que de réels génies ou de saints. Pour autant, ces rois fous aux destins romanesques ont toujours bénéficié d’une certaine empathie du public. Quelques-uns sont devenus, malgré eux, des héros de tragédies pour Corneille ou Shakespeare, tels Néron le sanguinaire ou Henri VI le schizophrène, écartelé entre la guerre de Cent Ans et la guerre des Deux Roses ; Charles VI, quatrième roi de la dynastie des Valois, dont les bouffées de délire paranoïaque empirent après le dramatique bal des Ardents où quatre de ses compagnons meurent brûlés vifs… Comment ne pas être subjugué par la personnalité fascinante de certains rois aux débordements légendaires comme Henri VIII, le Barbe Bleue des Tudors, dont la vie conjugale à hauts risques aura de terribles conséquences sur l’Histoire de l’Angleterre ? Que dire de Charles IX, marionnette entre les mains de sa redoutable mère Catherine de Médicis, qui deviendra le démon de la Saint-Barthélemy, marqué à jamais par la vision du sang inondant les rues de Paris ? Dans la période moderne, trois souverains ont franchi la frontière de la « normalité » : George III d’Angleterre sombrant dans la folie après la perte de l’Amérique ; le tsar Alexandre Ier de Russie, vainqueur de Napoléon qu’une crise de foi mystique fait disparaître aux yeux du monde sans que quiconque ne connaisse sa fin ; Louis II de Bavière, le roi-poète mécène de Wagner et bâtisseur de châteaux moyenâgeux qui ruinèrent son État… avant de faire la fortune touristique de la Bavière d’aujourd’hui ! Dans les pages de ce magazine « Secrets d’Histoire », nous vous proposons également de marcher sur les traces de l’impératrice Eugénie, alors qu’une magnifique exposition sera présentée, à partir de la fin du mois de septembre, pour les trente ans du musée d’Orsay, sur les fêtes du Second Empire, un régime décrié en son temps et honni après sa chute, mais auquel on commence à rendre justice. Car, sur fond de bouleversements sociaux, ce fut une période de prospérité, un temps de fastes et d’euphorie économique, de transformations techniques et de foisonnement artistique, avec, notamment, l’avènement de la photographie. La fête impériale retrouve toute sa place et sa splendeur d’antan. N’hésitez pas à prolonger le plaisir de la lecture par une visite au château de Compiègne… Enfin, au sommaire de ce numéro, un sujet qui m’est cher car il concerne une femme de lettres au destin exceptionnel, une femme libre, affranchie des règles de son époque, une amoureuse éperdue qui, après avoir conquis l’enfant du siècle Alfred de Musset, se lança dans une aventure passionnée avec le compositeur polonais Frédéric Chopin : pour les caméras de « Secrets d’Histoire », j’ai suivi leurs traces, de la Nouvelle-Athènes à Paris jusqu’à Nohant, sans oublier de passer un hiver à Majorque au monastère de Valldemossa. Vous retrouverez également dans ces pages toutes vos rubriques préférées traitées sous l’angle historique comme la saga des Jeux olympiques ou la folle aventure des animaux qui sont entrés vivants dans la légende. J’espère que vous prendrez autant de plaisir à lire ce magazine que nos journalistes en ont pris à explorer tous les chemins d’une Histoire passionnante à partager.