Secrets d'Histoire

Revue de presse Jean-Baptiste Troppmann Le « monstre de Pantin »

-

Le 23 septembre, au Havre, le gendarme attiré par son attitude étrange, Ferrand, sur la effectue un contrôle d’identité personne de Jean-Baptiste Troppmann. Domicilié à Pantin, en proche banlieue parisienne, âgé de 18 ans, ce technicien L e 18 janvier 1870, devant la prison de la Roquette à Paris, « les bois de justice » font retentir le suintement lugubre de leur couperet. Jean-Baptiste Troppmann est décapité. Ainsi se conclut, dans une mise en scène sordide, face à une foule en liesse, un fait divers qui traumatisa le pays. Tout a débuté le 20 septembre 1869. Entre les Quatre-Chemins et la gare de Pantin, dans la plaine d’Aubervilli­ers, un dénommé Langlois, cultivateu­r, fait une découverte effroyable: le corps d’une femme lardé de coups de couteau. La police, dépêchée sur les lieux, exhume cinq autres cadavres, des enfants tués de la manière la plus cruelle. Son rapport révèle que ces « jeunes corps ont été victimes de strangulat­ions, d’égorgement­s (…), achevés à coups de pioche (…), certains enterrés encore vivants. » Il s’agit de cinq membres d’une même famille, les Kinck, originaire­s de Guebwiller, en Alsace. Manque au funeste appel le père, Jean, et le fils aîné, Gustave, sur qui les soupçons se portent immédiatem­ent. D’autant qu’ils restent tous deux introuvabl­es. La « scène de crime », dirait la police scientifiq­ue moderne, se transforme en un glauque lieu de pèlerinage. « Tout Paris se marche de sur les pieds aux environs de la barrière et la Villette, dans la rue du Chemin-Vert, çà à travers la plaine ras tondue, ponctuée et là de cheminées d’usines et de bâtisses », louches, que l’on a baptisées l’Abattoir lit-on sous la plume d’Émile Blondet, L’Éclipse. dans l’hebdomadai­re satirique son fils, sommaireme­nt ensevelis dans la forêt vosgienne. Toute la famille a été trucidée sauf le dernier-né des Kinck, qui était chez sa nourrice. Du Figaro au Petit Journal (qui multiplie par 10 son tirage), du Gaulois à L’Illustrati­on, la presse se répand en des articles qui se transmuent en romans-feuilleton­s. Le voyeurisme, l’inexactitu­de journalist­ique et la complaisan­ce occupent la plupart des unes. Après cent jours d’instructio­n, le procès s’ouvre, le 27 décembre, à la cour d’assises de la Seine, devant une salle archicombl­e. Troppmann est condamné à la peine capitale. Avide de réussite sociale et d’argent, il a commis ses crimes pour de crapuleuse­s raisons. L’affaire n’en reste pas là. L’instructio­n est jugée par une partie de la presse uniquement « à charge », aucun témoin capital n’est appelé à la barre; on réfute qu’il ait pu avoir des complices malgré des indices accablants. Une autre piste s’ouvre : on soupçonne le père de Jean-Baptiste, Selva/Leemage Joseph Troppmann, d’avoir mis au point un nouveau système de canon voire un nouveau type d’arme : « une mitraillet­te », a-t-on évoqué. Troppmann fils a-t-il cherché de l’argent aussi, auprès de Jean Kinck, âpre au gain lui paternelle­s? pour subvention­ner les inventions De là à voir se profiler quelques connivence­s avec les services secrets… à N’oublions pas que nous sommes Et l’aube de la guerre franco-prussienne. si de se demander, aujourd’hui encore, l’hypothèse du crime solitaire et crapuleux n’arrangeait pas le gouverneme­nt… Par Dominique Roger textile alsacien en système de filature du l’Amérique. cherchait à s’embarquer pour à l’eau L’homme panique, se jette se avant d’être arrêté. Dans son havresac et des trouvent des lettres, de l’argent Interrogé objets appartenan­t aux Kinck. à Paris par le chef de la sûreté Auguste finit Claude, Troppmann tergiverse mais par passer aux aveux. Il donne l’emplacemen­t et de des corps de Jean Kinck

 ??  ?? tôt dans le » est tombée cinq jours plus La tête du « monstre Troppmann L’Éclipse. 1870, elle fait la une de panier du bourreau. Ce 23 janvier
tôt dans le » est tombée cinq jours plus La tête du « monstre Troppmann L’Éclipse. 1870, elle fait la une de panier du bourreau. Ce 23 janvier

Newspapers in French

Newspapers from France