Secrets d'Histoire

École, quand les rois font leurs classes

Qu’en est-il de l’École de la République, obligatoir­e, gratuite et laïque ? Il semble bien que Jules Ferry n’ait pas à rougir de ses prédécesse­urs, qui ont, bien avant les lois des années 1880, préparé le terrain de l’éducation du peuple. De Charlemagn­e à

- Par Sophie Denis

Sacré Charlemagn­e ! Non, il n’a pas inventé l’école qui existait depuis des siècles déjà. La paideia (du grec éducation), pratiquée dans l’Antiquité, a donné ses principes à l’enseigneme­nt reçu au Moyen Âge. L’écolier y apprenait les sept arts libéraux, composés du trivium (grammaire, rhétorique, dialectiqu­e) et du quadrivium (arithmétiq­ue, géométrie, astronomie, musique). Mais le fils de Pépin le Bref a bien été le premier de nos souverains à tenter de mettre l’enseigneme­nt à la portée de tous.

Les écoles de Charlemagn­e

C’est ainsi qu’à chaque monastère ou cathédrale, qui possédait déjà une école intérieure, réservée à ses moines et à ses clercs, Charlemagn­e demanda d’ouvrir une école extérieure, ouverte à tous ceux qui voulaient apprendre les prières, le chant, la lecture, l’écriture et la grammaire. À dessein de relever le niveau des clercs, qui était plutôt bas, et donner au maximum de candidats l’accès à une culture profane. Son rêve était de susciter une renaissanc­e de la culture après la chute de l’Empire romain. Il créa aussi l’Académie du palais ou école palatine, sorte d’école de l’excellence au sein de son palais à Aix-la-Chapelle. Réservée aux fils de seigneurs, elle accueillai­t aussi des enfants d’origine modeste mais aux capacités prometteus­es. Lui-même, qui avait commencé son éducation tard, y était très assidu.

La première université de PhilippeAu­guste

Sous Philippe-Auguste, l’enseigneme­nt à Paris était dispensé dans des écoles privées, dont la célèbre école cathédrale de Paris. Les élèves pouvaient y choisir l’enseigneme­nt d’un maître, comme Guillaume de Champeaux ou Abélard. Mais l’autorité du chancelier de l’école était telle que certains étudiants et maîtres préféraien­t s’instruire dans les écoles de la montagne Sainte-Geneviève, de l’autre

 ??  ?? Charlemagn­e, entouré de ses principaux officiers, reçoit Alcuin qui lui présente des manuscrits, ouvrage de ses moines en 781. Détail de la peinture de Jules Laure (1806-1861).
Charlemagn­e, entouré de ses principaux officiers, reçoit Alcuin qui lui présente des manuscrits, ouvrage de ses moines en 781. Détail de la peinture de Jules Laure (1806-1861).
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