La Sainte-Baume (Var)
C’est par un itinéraire prestigieux que les pèlerins arrivent ici. On l’appelle le « chemin des Roys » parce qu’il fut emprunté par une quarantaine de souverains, depuis saint Louis en 1254 jusqu’à Louis XIV en 1660. Il commence à la basilique de Saint-Maximin, à 15 km de là, où est exposé le crâne de Marie-Madeleine. Mais il n’est balisé qu’à partir de Nans-les-Pins, à mi-route. Et la plupart des pèlerins n’en effectuent que les deux derniers kilomètres, à partir des Trois Chênes: un chemin jalonné d’oratoires qui grimpe dur à travers une forêt sombre et dense, dernières traces de la forêt provençale primitive. À l’arrivée, un panorama somptueux se déploie à perte de vue, d’où émerge la Sainte-Victoire. Dans une anfractuosité de la falaise se trouve la grotte (baumo, en provençal, qui a donné son nom au massif) où sainte Marie-Madeleine aurait passé les trente dernières années de sa vie. On dit que sept fois par jour, elle était élevée par les anges au Saint-Pilon, sur la ligne de crête où se dresse aujourd’hui une chapelle. Les plus courageux effectueront cette ultime ascension si le mistral ne souffle pas trop fort. On peut ensuite redescendre par le chemin du Canapé et rejoindre l’hôtellerie où les Dominicains, gardiens du sanctuaire depuis 1295, accueillent les pèlerins dans un cadre paisible et serein.