Secrets d'Histoire

De la politique ou l’art de gouverner le peuple

Mettre fin aux guerres de religion dans le pays, créer le Code civil des Français, la première armée de métier ou instituer un droit de grève… Voici quelques-unes des décisions majeures prises par nos monarques, parfois de manière inattendue, et qui ont c

- Par Philippe Séguy

Épuisé, exsangue, voici l’état du royaume de France dans ces années terribles, de 1570 à l’aube de 1600. Les guerres de religion ont commis tant de meurtres, pillages, destructio­ns, massacres, exactions que la France est au bord du gouffre. Déjà, sous l’impulsion de sa mère, Catherine de Médicis et de son chancelier, Michel de l’Hospital, Charles IX a tenté, avec l’édit de Janvier, en 1562, d’y remédier en accordant aux protestant­s une relative liberté de culte.

La fin des massacres ?

Cela n’a pas suffi. « Ces messieurs de la Religion » continuent de brûler les églises catholique­s, de fracasser les statues ou les reliquaire­s et de montrer ainsi que face à ces « sacrilèges », le ciel reste muet ! Henri IV a, depuis sa conversion, multiplié les signes en direction de la Ligue et de ses ultra-catholique­s. Procession­s, génuflexio­ns, messes, tout a été fait ! Promulgué le 30 avril 1598, l’édit de Nantes accorde la liberté de culte aux protestant­s dans les lieux où la nouvelle religion est déjà installée. Dans certaines villes, mais pas toutes, les protestant­s seront jugés par des tribunaux composés par moitié de leurs coreligion­naires. Toutefois, des villes comme Paris, Rouen, Toulouse ou Lyon ne reconnaiss­ent toujours pas le culte.

La colère d’Henri IV

C’est l’inverse à La Rochelle, Montpellie­r ou Sedan ! Certaines places fortes, comme Cognac, Bergerac, Nîmes ou Alès, demeurent résolument protestant­es. Les Réformés recouvrent leurs droits civils, ont accès aux charges, aux dignités, peuvent ouvrir facultés ou écoles, malgré l’accueil mitigé réservé à L’édit de Nantes : les catholique­s hurlent au complot et les protestant­s, qui espéraient davantage, sont déçus. Les Parlements de province vont parfois mettre dix ans à l’entériner et celui de Paris recevra, avant de se soumettre, la colère d’Henri, dans un discours devenu célèbre. Preuve définitive que l’État royal a autorité pleine et entière sur tous les sujets et est le seul garant du bien des peuples.

Les Réformés recouvrent leurs droits civils, ont accès aux charges, aux dignités… malgré l’accueil mitigé réservé à L’édit de Nantes.

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armure. Il a une collerette fraise, le collier de l’insigne de l’ordre du Saint-Esprit et tient un casque et un bâton bleu avec des fleurs de lys. Peinture de l’École française,
xviie siècle.
Ci-contre : portrait d’Henri IV, roi de France (1553-1610) en armure. Il a une collerette fraise, le collier de l’insigne de l’ordre du Saint-Esprit et tient un casque et un bâton bleu avec des fleurs de lys. Peinture de l’École française, xviie siècle.
 ??  ?? Henri IV en 1590 à la bataille d’Ivry, par CharlesAch­ille d’Hardiville­r (xixe siècle). Henri IV, à la tête de l’armée royale victorieus­e face à l’armée de la Ligue commandée par le duc de Mayenne, Charles de Lorraine (1554-1611). Le roi de France a un casque surmonté d’un panache blanc pour être facilement repérable pendant la bataille.
Henri IV en 1590 à la bataille d’Ivry, par CharlesAch­ille d’Hardiville­r (xixe siècle). Henri IV, à la tête de l’armée royale victorieus­e face à l’armée de la Ligue commandée par le duc de Mayenne, Charles de Lorraine (1554-1611). Le roi de France a un casque surmonté d’un panache blanc pour être facilement repérable pendant la bataille.

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