De la politique ou l’art de gouverner le peuple
Mettre fin aux guerres de religion dans le pays, créer le Code civil des Français, la première armée de métier ou instituer un droit de grève… Voici quelques-unes des décisions majeures prises par nos monarques, parfois de manière inattendue, et qui ont c
Épuisé, exsangue, voici l’état du royaume de France dans ces années terribles, de 1570 à l’aube de 1600. Les guerres de religion ont commis tant de meurtres, pillages, destructions, massacres, exactions que la France est au bord du gouffre. Déjà, sous l’impulsion de sa mère, Catherine de Médicis et de son chancelier, Michel de l’Hospital, Charles IX a tenté, avec l’édit de Janvier, en 1562, d’y remédier en accordant aux protestants une relative liberté de culte.
La fin des massacres ?
Cela n’a pas suffi. « Ces messieurs de la Religion » continuent de brûler les églises catholiques, de fracasser les statues ou les reliquaires et de montrer ainsi que face à ces « sacrilèges », le ciel reste muet ! Henri IV a, depuis sa conversion, multiplié les signes en direction de la Ligue et de ses ultra-catholiques. Processions, génuflexions, messes, tout a été fait ! Promulgué le 30 avril 1598, l’édit de Nantes accorde la liberté de culte aux protestants dans les lieux où la nouvelle religion est déjà installée. Dans certaines villes, mais pas toutes, les protestants seront jugés par des tribunaux composés par moitié de leurs coreligionnaires. Toutefois, des villes comme Paris, Rouen, Toulouse ou Lyon ne reconnaissent toujours pas le culte.
La colère d’Henri IV
C’est l’inverse à La Rochelle, Montpellier ou Sedan ! Certaines places fortes, comme Cognac, Bergerac, Nîmes ou Alès, demeurent résolument protestantes. Les Réformés recouvrent leurs droits civils, ont accès aux charges, aux dignités, peuvent ouvrir facultés ou écoles, malgré l’accueil mitigé réservé à L’édit de Nantes : les catholiques hurlent au complot et les protestants, qui espéraient davantage, sont déçus. Les Parlements de province vont parfois mettre dix ans à l’entériner et celui de Paris recevra, avant de se soumettre, la colère d’Henri, dans un discours devenu célèbre. Preuve définitive que l’État royal a autorité pleine et entière sur tous les sujets et est le seul garant du bien des peuples.
Les Réformés recouvrent leurs droits civils, ont accès aux charges, aux dignités… malgré l’accueil mitigé réservé à L’édit de Nantes.