L’Académie de marine Promouvoir l’excellence française
Héritière de l’Académie royale fondée en 1752, l’Académie de marine réunit les plus grandes compétences. Sa mission: conseiller les responsables de la politique maritime de la France. D’abord exclusivement militaire, elle intègre aujourd’hui toutes les secteurs: marchand, pêche et plaisance.
L’Académie de marine trouve ses origines à Brest en 1746, quand le capitaine de vaisseau Bigot de Morogue, reçoit à son domicile des officiers, des architectes navals, des médecins et des ingénieurs. Dans l’esprit d’ouverture aux sciences et aux humanités qui caractérise le xviiie siècle, ils échangent leur savoir afin d’améliorer ce domaine sous tous ses aspects. Ayant eu l’occasion de participer à ces réunions, l’inspecteur général de la Marine, Duhamel du Monceau, propose à son secrétaire d’État, Rouillé, de créer une institution officielle plus large. L’Académie générale pour tous les ports est ainsi fondée par décision royale, le 30 juillet 1752. La guerre de Sept Ans (1756-1763) va imposer d’autres priorités
aux académiciens: de fait, l’absence de séances entraîne la disparition de l’organisation.
À l’origine, une vocation scientifique
En 1769, le secrétaire d’État Choiseul-Praslin relance l’institution, en lui octroyant de nouveaux moyens. Ainsi naît l’Académie royale de Marine, dont la vocation est de « répondre aux questions scientifiques de la mer, la construction des navires, les ports et arsenaux, la navigation et les océans, les grandes découvertes et explorations. » En 1771, toujours installée à Brest, elle est affiliée à la prestigieuse Académie des sciences (fondée en 1666), dont elle constitue une annexe. Parmi ses membres les plus éminents, on relève les noms de Borda, Bougainville, Fleuriot de
Langle… Survient la Révolution. Le 8 août 1793, la Convention supprime toutes les académies. Et si, en 1795, le Directoire les refonde au sein de l’Institut de France, l’Académie de marine n’est pas comprise: elle sombre dans les oubliettes.
En 1927, sa mission est élargie
Après la Première Guerre mondiale, le gouvernement prend conscience de l’importance de maintenir le lien entre la Métropole et l’Empire colonial. Pour cela, il ressuscite l’Académie de marine, laquelle tient sa première séance en 1921 comme simple association, régie par la loi de 1901. Le décret du 9 mars 1927 la transforme en établissement public. Dès lors, elle a pour vocation « de favoriser le développement des hautes études concernant les questions maritimes (…). Elle exerce, de ce fait, des activités d’ordre scientifique, culturel et administratif concernant l’ensemble des questions maritimes. » Cela signifie que sa mission est élargie à toutes les marines: militaire, marchande, pêche et plaisance; ce, dans tous les aspects de leurs activités. Ce vaste éventail explique que la Compagnie s’organise en six sections: Marine militaire ; Marine marchande, pêche et plaisance ; Sciences et techniques; Navigation et océanologie; Histoire, lettres et arts; Droit et économie. Chacune d’elles se compose de treize membres titulaires et organise ses propres travaux, tandis que se tiennent régulièrement des séances générales. À l’académie se retrouvent donc, non plus seulement des officiers mais aussi des administrateurs, scientifiques, ingénieurs, historiens, océanographes, juristes, économistes, écrivains… Avec pour credo de maintenir la France dans son rang de deuxième puissance maritime mondiale, en termes de zones économiques exclusives, immédiatement derrière… les États-Unis.