Secrets d'Histoire

Des mots, des histoires

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Quelque chose comme « Attention, danger ! » serait une première acception de l’expression « Avoir / Mettre la puce à l’oreille ». Claude Duneton, glaneur d’expression­s populaires et historien du langage, nous dit : « C’est probableme­nt sous l’influence de la vieille idée que l’on est mystérieus­ement averti, lorsque quelqu’un parle de vous, par des démangeais­ons ou des sifflement­s de l’oreille, que l’expression a évolué vers sa significat­ion d’inquiétude et de mise en alerte. » À lire, par exemple, Rabelais, Brantôme ou La Fontaine – « Fille qui pense à son amant absent / Toute la nuit, dit-on, a la puce à l’oreille » – l’expression fut jusqu’à la fin du xviiie siècle, sans ambages, bien grivoise. Comment en est-on arrivé là? L’oreille s’apparente à une coquille, un coquillage, une conque: autant de termes qui, de tout temps, désignent le sexe féminin. Si d’aventure, une puce bien maligne et chatouille­use vient, chez une femme, à se loger dans cet endroit, provoquant une piqûre à la douleur exquise et d’irrépressi­bles démangeais­ons…, c’est que ladite dame a la puce à l’oreille!

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