LA ROUTE NAPOLÉON

Conséquence du Traité de Fontainebleau, le 11 avril 1814, Napoléon Ier est exilé sur l’île d’Elbe. En 1815, constatant le non-paiement de sa pension prévue par le traité et observant de plus que la gouvernance de Louis XVIII est loin de faire l’unanimité, l’empereur déchu revient en France. Le 1er mars, il débarque à Golfe-Juan où, avec 1 200 hommes, il se met en marche pour Paris, afin d’y reprendre le pouvoir. Son pari est que, chemin faisant, les Français se rallieront à lui. La stratégie adoptée par l’empereur consiste à éviter la vallée du Rhône, où il serait vite arrêté, pour emprunter un itinéraire de montagne via Castellane, Digne, Sisteron et Gap puis Grenoble, la grande ville où la partie se jouerait sans doute. C’est bien ce qui va se passer, le moment décisif apparaissant au septième jour de marche, 20 kilomètres avant Grenoble. Au niveau du village de Laffrey, la colonne fait face à des troupes royalistes : Napoléon les convainc de le rejoindre. Entre Vallauris et Grenoble, les 324 kilomètres de la Nationale 85, baptisée route Napoléon en 1932, conservent le souvenir de cette épopée.