VERTIGE DANS LE VERCORS, LA ROUTE DES GRANDS GOULETS
Le massif du Vercors présente une structure unique. Chaque face de cette montagne, qui atteint 2 341 mètres au Grand Veymont, dresse un rempart sur une vallée: l’Isère au nord et à l’ouest, la Drôme au sud, et le Drac à l’est. Au sommet, s’étendent des plateaux ponctués de villages, hameaux et exploitations agricoles, au milieu des pâtures et des forêts. Depuis les vallées, comment accède-t-on à ce monde au-dessus du monde ? Par quelques routes accrochées aux flancs de canyons aux parois abruptes, quand ce n’est pas creusées dans les falaises. La plus vertigineuse est celle des Grands Goulets, la D518, qui emprunte la gorge de la Vernaison pour relier Sainte-Eulalieen-Royans, dans la vallée de l’Isère, à La Chapelle-en-Vercors, au coeur du massif. Décidée en 1843, la construction de cette route exigera plus de dix années de travaux. C’est la difficulté d’accès aux plateaux qui, pendant la Seconde Guerre mondiale, désigne le Vercors pour l’implantation du plus important des maquis français. Un choix qui montre ses limites lorsque l’Armée allemande se lance à l’assaut de la forteresse naturelle au moyen de planeurs…