LES HUIT FILLES DU BIEN-AIMÉ
Aucun roi de France n’a eu autant de filles! Marie Leszczynska en a mis au monde huit pour deux garçons dont un mort en bas âge. L’aînée présente à la Cour, changeante en fonction des décès, porte le titre de Madame. Les autres sont malicieusement numérotées jusqu’à la petite Louise, Madame Huitième, renommée Madame Dernière. Elles incarnent les bonnes moeurs dans un Versailles dont elles haïssent la débauche.
ÉLISABETH ET HENRIETTE
LES JUMELLES DE FRANCE
Le 14 août 1727, la reine met au monde son premier enfant. Une fille. Mélange de joie de déception. Quelques heures plus tard, une seconde fille pointe le bout de son nez ! Élisabeth, l’aînée, est la seule princesse de France à convoler.
Son mariage avec le duc de Parme est presque une mésalliance, mais elle profite de cette opportunité pour jouer un rôle politique dans son duché. Henriette, connue pour sa douceur, sert de liant entre ses soeurs. Elle est la bâtisseuse de la constellation féminine autour du roi. Sa mort prématurée à 25 ans attriste son clan. Elle sera bientôt rejointe dans son tombeau par Élisabeth, morte également de la variole.
MADAME ADÉLAÏDE
LA VICE-REINE
Dès l’âge de 6 ans, Adélaïde exerce un véritable chantage affectif sur son père. Par ses pleurs, elle le convainc de la garder à Versailles plutôt que de l’envoyer en pension à Fontevraud. En grandissant, elle conserve son lien avec son papa-roi. Belle et charismatique, héritière du titre de Madame, elle domine le clan familial et s’oppose avec les jésuites aux projets politiques de La Pompadour, son ennemie intime.
Elle oeuvre d’ailleurs pour éloigner son père de la favorite et y parvient sporadiquement en lui faisant craindre l’Enfer. Femme très influente, elle supplante progressivement sa mère dans la fonction de reine et devient la cible de courtisans qui la surnomment « Lucrèce Borgia » ou l’accusent d’inceste avec son père. Seule la Révolution la chassera de Versailles. Elle mourra en 1791 en Italie.