LES PÉRÉGRINATIONS D’UN COEUR
Voltaire voulait être autopsié à sa mort. Ainsi, son ami Villette récupéra son coeur, qu’il exposa d’abord à Ferney, dans la chambre du philosophe, puis à Paris. Quand il mourut à son tour, le coeur échut à son héritier qui le légua au comte de Chambord. Les héritiers de Villette s’en indignèrent. Après un procès, le coeur fut donné à Napoléon III, qui le fit déposer à la Bibliothèque nationale, dans une statue de Voltaire signée Houdon. Son cerveau, lui, alla à l’apothicaire qui pratiqua l’embaumement du corps, puis à sa famille. Une descendante l’offrit en 1924 à la Comédie-Française contre deux fauteuils d’orchestre. Il y est toujours, dans le socle d’une autre statue de Houdon.