LES ABBAYES CISTERCIENNES
Dès la fin du ive siècle, la nouvelle religion chrétienne venue d’Orient s’implante sur le territoire champenois. Des cités épiscopales naissent, Reims et Châlons au nord, Troyes et Langres au sud. Si le xie siècle est celui des prieurés bénédictins, le suivant voit l’heure de gloire des abbayes cisterciennes. Délaissant Cluny qui s’éloigne de la règle stricte de saint Benoît, les moines s’exilent à Cîteaux où se créent des communautés. Saint Bernard, zélateur de ce nouvel ordre, fait de son côté construire à Clairvaux une abbaye qui devient le modèle du monastère cistercien. Ici, les moines de choeur, souvent d’origine noble, célèbrent le Saint-Office et veillent à la bibliothèque tandis que les « convers » travaillent au champ. Clairvaux essaime bientôt dans l’Occident tout entier. On dénombre plus de 350 « filles » dans toute l’Europe. Abélard fonde, près de Troyes, l’abbaye du Palacret où Héloïse s’installe, faisant ainsi du lieu le siège du premier ordre féminin.