JEAN D’ORLÉANS : « LE RÉGENT DE FRANCE AURA ÉTÉ L’HOMME DU TEMPS APAISÉ »

Jean d’Orléans, comte de Paris, est le chef de la maison royale de France. Propos recueillis par Philippe Séguy

Monseigneur, vous descendez en droite ligne de Philippe d’Orléans, régent de France. Comment avezvous découvert cet homme étonnant ?

C’est plutôt à travers son père, Monsieur, frère du roi, que j’ai appris à mieux le connaître. Il y eut bien sûr, ensuite, la lecture de plusieurs biographies et manuels d’Histoire. Je l’ai également approché lors de mes voyages, en Louisiane ou à la Nouvelle-Orléans, fondée en 1718 justement en l’honneur du régent de France.

Que pensezvous de lui ?

Il arrive dans l’Histoire de France que des figures étonnantes, je pense à Louis XII, parviennent idéalement au moment où doivent être apaisées les tensions. Philippe a encouragé la paix, enrichi l’État, favorisé le développement de l’économie et, avec fidélité et profond dévouement, servi la Couronne et la monarchie. N’oublions pas que Louis XIV aimait infiniment Monsieur, son frère, et trouvait auprès de lui de quoi le divertir, le calmer, lui faire part de découvertes ou d’idées et partager avec lui son goût de l’art et de la créativité. Les Orléans sont aussi des artistes; les exemples abondent de sculpteurs, peintres, musiciens, hommes de lettres…

Bénéficietil d’une bonne image, aujourd’hui ?

Grâce aux travaux des historiens sérieux, les Français l’ont redécouvert. Il a su faire souffler sur l’ancienne cour de Louis XIV, glorieuse mais confite dans un autre siècle qui s’achevait, un vent de renouveau. Certes, il n’hésite pas à casser le testament du défunt roi. Sa démarche est inscrite dans la nécessité d’une rupture avec le passé. Ce visionnaire a compris cette nouvelle société et s’est entouré de personnalités compétentes, une manière de société civile avant la lettre. Ce qui est l’essence même des Orléans! Dans ma famille, on regarde avant tout l’être humain au coeur, plutôt que de s’attarder exclusivement à une naissance, un titre ou des diplômes. Le régent de France aura été l’homme du temps apaisé.