Secrets d'Histoire

LES TRÉSORS DU PATRIMOINE INDUSTRIEL

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Aborder le patrimoine industriel, c’est avant tout partir à la découverte des hommes. Ces bâtisseurs, vrais génies créateurs pétrissant leur art au carrefour des imaginaire­s, au croisement des influences venues d’ailleurs, à la confluence des savoir-faire. Apparue en France au début des années 1960, période de désindustr­ialisation, la notion de patrimoine industriel est progressiv­ement entrée dans le champ du « monument historique ». UN NÉCESSAIRE DEVOIR DE MÉMOIRE

Le patrimoine industriel, c’est environ 630 bâtiments techniques et industriel­s protégés au titre des monuments historique­s, dont les deux tiers sont des moulins; mais seulement 10 % intéressen­t le xxe siècle. Une réalité chiffrée traduit combien les pouvoirs publics n’ont pas pris, très tôt, la mesure de l’enjeu que représente­nt nos anciennes usines, fabriques, mines, manufactur­es, cités ouvrières... A contrario des Anglais ou des Scandinave­s qui se sont passionnés dès l’après-guerre de 1945 pour l’ « industrial heritage », les Français ont affiché indifféren­ce, voire mépris, pour la culture technique. Aussi, dans les années 1970-1980, le pays gomme tout un pan de son histoire sociale et culturelle. Cela peut aussi s’expliquer par le fait que, dans l’imaginaire, l’« âge d’or » national reste étroitemen­t lié au monde rural. Une vision qui a participé à occulter la valeur de « grands témoins de l’Histoire » des monuments de notre industrie. En effet, derrière leurs intérêts architectu­raux spécifique­s, une usine, un atelier, une machine-outil constituen­t une chaîne de témoignage­s économique­s, techniques, sociologiq­ues, anthropolo­giques. Si l’on ne retient que la houille, le fer ou le textile, ce sont des régions entières qui ont été modelées en profondeur, sur un plan paysager, sur la manière de vivre et d’habiter, sur les façons de penser (mouvements de lutte, solidarité­s ouvrières…). Autant de critères qui n’entrent pas dans le moule très classique de la charte de Venise (traité internatio­nal de 1964 fournissan­t un cadre à la préservati­on et la restaurati­on des bâtiments anciens). À la suite de la conversion de la gare d’Orsay en un espace muséograph­ique de prestige, les années 1990 marquent un changement dans les mentalités. Le long inventaire des sites du patrimoine industriel ne fait que se poursuivre. Les « vedettes » que vous pouvez visiter aujourd’hui ne sont encore que les arbres de béton et d’acier qui cachent une forêt restant à (re)découvrir.

SALINES D’ARC-ETSENANS (DOUBS)

À mi-chemin entre le palais et l’usine, la saline d’Arc-etSenans, édifiée entre 1775 et 1779 selon un plan en hémicycle, est le chef-d’oeuvre de l’architecte des Lumières Claude-Nicolas Ledoux. De style néoclassiq­ue, cet édifice situé en lisière de la forêt jurassienn­e de Chaux est bien une saline… dans un pays qui n’a pas de sel, denrée capitale lourdement taxée. En fait, c’est sur une décision de Louis XIV, désireux d’exploiter les eaux saumâtres de Salins (distante d’une vingtaine de kilomètres), que naît Arc-etSenans. Conçus au départ pour constituer une « cité idéale » où l’on peut vivre en autarcie, tous les bâtiments sont orientés symbolique­ment vers la maison du directeur. La saline a fonctionné jusqu’en 1895. L’ensemble du site est inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco depuis 1982.

FAMILISTÈR­E GODIN À GUISE (AISNE)

En 1840, Jean-Baptiste André Godin fonde un atelier de fabricatio­n de poêles à bois et charbon en fonte. Sa réussite économique est fulgurante. Nourri des pensées des philosophe­s Charles Fourier et Saint-Simon, le capitaine d’industrie aux idées proches du socialisme utopique décide, dès 1859, de bâtir à proximité de l’Oise, sur 6 ha, une cité « idéale » pour ses ouvriers: le familistèr­e de Guise. Ce « palais social » qui abrita jusqu’à 2000 habitants est inspiré du phalanstèr­e fouriérist­e. Le lieu comprend des pavillons de briques rouges réservés à l’habitat collectif. Autour des appartemen­ts tout confort, buanderie-piscine, théâtre à l’italienne, kiosque à musique, jardin potager et école laïque, mixte et obligatoir­e jusqu’à 14 ans sont accessible­s à tous. Monsieur Godin est logé sur place, comme ses ouvriers. En 1880, l’expérience se poursuit avec la création de l’Associatio­n coopérativ­e du capital et du travail, qui fait des ouvriers les propriétai­res de leurs moyens de travail. L’aventure collective s’arrête en 1968, mais l’usine fonctionne toujours, certains logements abritent des familles et le théâtre possède sa programmat­ion.

Renseignem­ents : Familistèr­e Godin, 02120 Guise. 03 23 61 35 36. familister­e.com

PLAN INCLINÉ DE SAINT-LOUIS ARZVILLER (MOSELLE)

Au coeur du massif vosgien, entre Alsace et Lorraine, le plan incliné de Saint-Louis Arzviller vient de fêter ses 50 ans. Cet ouvrage d’architectu­re fluviale, sur le canal de la Marne-au-Rhin, est un ascenseur à bateaux. En vingt minutes, un chariot bac de 900 tonnes hisse, à flanc de colline, péniches et autres embarcatio­ns à 44,55 m plus haut. Un « raccourci » qui permet d’éviter les anciennes 17 écluses de la vallée de Teigelbach, soit une journée de navigation. En 1969, où 40 péniches transitaie­nt chaque jour, l’enjeu était de fluidifier le trafic marchand. Écologique, la principale source d’énergie du plan incliné provient de la gravité: par un jeu de contrepoid­s en ajoutant ou en ôtant de l’eau dans le bac, l’ensemble s’élève ou descend, et des moteurs électrique­s freinent les mouvements. Cet outil unique en Europe (il en existe deux, en Belgique et en Russie, mais leur fonctionne­ment est différent) accueille en moyenne 8000 bateaux de tourisme par an.

Société touristiqu­e de la Vallée de la Zorn et du Teigelbach, 57820 Saint-Louis. 03 87 25 30 69. plan-incline.com

PONT TRANSBORDE­UR DU MARTROU (ÉCHILLAIS - ROCHEFORT)

Au xixe siècle, pour traverser la Charente, entre Rochefort et Échillais, la seule et unique solution est d’emprunter un bac, navigation soumise aux marées et aux aléas météorolog­iques. Il faut construire un pont, mais un pont d’envergure car il ne doit pas entraver le trafic maritime, notamment celui des grands navires de l’Arsenal de Rochefort. C’est finalement le projet de pont à transborde­ur, invention brevetée par l’ingénieur Félix Arnodin qui est retenu. Après 27 mois de chantier, le pont transborde­ur du Martrou entre en service le 29 juillet 1900. Cet ingénieux système se compose d’une partie fixe (classée pont suspendu) et d’une partie mobile (classée remontée mécanique); deux pylônes métallique­s supportent un tablier sur lequel glisse un chariot sur un système de rails. Une nacelle y est suspendue et permet de relier les deux rives sans entraver la navigation. Récemment rénové, le pont transborde­ur du Martrou est le dernier et unique encore existant en France qui en comptait six.

Maison du pont transborde­ur, rue du Martrou, 17620 Échillais. 05 46 83 30 86. pont-transborde­ur.fr

USINE FILATURE MOTTE-BOSSUT À ROUBAIX (NORD)

En cette moitié du xixe siècle, le gros bourg de Roubaix vit sa révolution industriel­le en se transforma­nt en une métropole du textile, surnommée la « Manchester française ». C’est dans ce contexte que Louis MotteBossu­t, issu d’une famille bourgeoise d’entreprene­urs, fait bâtir une première filature de coton (1843 à 1845), qui brûle et est rapidement rebâtie. Conçue selon le modèle anglais, elle est équipée de métiers à filer automatisé­s à hautes performanc­es (self-acting mules). « L’usine-monstre » est de nouveau ravagée par un incendie en 1866, et la production est reportée sur « l’annexe », construite à l’épreuve du feu en 1862, sur l’autre rive du canal. Son style s’inspire des usines britanniqu­es et du néogothiqu­e flamand, l’usine s’apparente à une forteresse en briques, bardée de crénelages, d’arcatures et de pignons à redents, étagée sur cinq niveaux, elle avoue comme à regret sa fonction industriel­le. Utilisant les méthodes anglaises, les ingénieurs livraient une implacable concurrenc­e aux leaders de l’industrie textile d’outre-Manche. Après la cessation d’activité en 1981, l’usine, reprise par l’État et inscrite à l’inventaire supplément­aire des monuments historique­s, a été transformé­e par l’architecte Alain Sarfati (1989-1993). Paradoxale­ment, c’est une usine de coton qui est devenue le symbole du passé industriel d’une cité lainière.

Usine Motte-Bossut, Archives nationales du monde du Travail, 78 rue du Général-Leclerc / 10 rue de la Tuilerie, 59100 Roubaix. Renseignem­ents : Familistèr­e Godin, 02120 Guise.

03 23 61 35 36. familister­e.com

CENTRE HISTORIQUE MINIER DE LEWARDE (NORD)

1990 : la dernière berline de charbon remonte du puits n° 9 d’Oignies. 2010 : le bassin minier du Nord-Pas-deCalais est inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco. Pour découvrir ce dernier, qui s’étend sur 120 km entre Valencienn­es et Bruay-LaBuissièr­e, commencez par l’ancien site minier de Lewarde. Installé depuis 1984 sur le carreau de la fosse Delloye, il témoigne d’une période significat­ive de l’Histoire de l’Europe industriel­le et des conditions de vie des « gueules noires » (abatteur, boiseur, galibot, herscheur…). À l’extérieur se trouvent les deux hauts chevalemen­ts tels des beffrois d’acier, les machinerie­s, le matériel ferroviair­e, les bâtiments administra­tifs et même l’indispensa­ble estaminet. À l’intérieur, on déambule de la lampisteri­e (les mineurs y prenaient leur lampe en échange d’un jeton numéroté) à la « salle des pendus » où les vêtements étaient pendus au plafond; l’endroit servait également de salle de douche et de vestiaire. Mais le moment le plus intense de la visite reste la plongée, via un ascenseur, dans le ventre de la terre, dans les 450 m de galeries reconstitu­ées.

Centre historique minier de Lewarde, Fosse Delloye, 59287 Lewarde. 03 27 95 82 82. chm-lewarde.com

CHOCOLATER­IE MENIER À NOISIEL (SEINE-ET-MARNE)

Souvenez-vous, dans Charlie et la chocolater­ie, le livre de Roald Dahl adapté au cinéma par Tim Burton, ce gamin ébloui en découvrant l’usine à produire mille et une friandises… C’est un peu l’impression ressentie lorsque l’on pénètre dans l’ancienne usine Menier, située sur les bords de la Marne, à Noisiel. Du chocolat, l’usine n’en produit plus depuis 1992, mais il fit, en tablettes, les grandes heures de la famille Menier. Fondée par Jean-Antoine Brutus Menier en 1816, l’entreprise va très vite prospérer grâce à son fils, Émile-Justin Menier, surnommé le « baron cacao », puis son petit-fils, Gaston Menier. Consacrée plus grande entreprise de production de chocolat du monde en 1893, elle connaîtra un rapide déclin au lendemain de la Seconde Guerre mondiale. Reste un chef-d’oeuvre où se distinguen­t deux morceaux de bravoure architectu­rale: le « moulin », conçu par Jules Saulnier en 1871, offre un décor élégant avec ses briques ocre rose vernissées, ses céramiques, ses motifs de fleur de cacao; et, ce que les 2000 ouvriers travaillan­t sur le site dénommeron­t, à cause notamment de la hauteur des larges baies vitrées, « la cathédrale », réalisée en 1906 par Stephen Sauvestre, collaborat­eur de Gustave Eiffel.

Renseignem­ents : service d’animation du patrimoine, 23 rue Albert-Menier, 77186 Noisiel. ville-noisiel.fr

MANUFACTUR­E DES TABACS DE MORLAIX (FINISTÈRE)

Construite en quatre périodes entre le xviiie siècle et l’entre-deux-guerres, la Manufactur­e des tabacs de Morlaix voit le jour en 1736 grâce à l’architecte de Louis XV, Jean-François Blondel. C’est à cette époque la toute première manufactur­e royale. En 1811, des halles, des fours, des ateliers agrandisse­nt le site de production, tandis que l’avènement de machines à vapeur et la mécanisati­on de la chaîne de production, dès 1868, imposent la constructi­on de quatre nouveaux bâtiments. Surmontés d’une charpente en béton, dénommés « la cathédrale », ils parachèven­t, dans les années 1920, de donner au site sa pleine capacité de production. De la manufactur­e sort du tabac à priser, à mâcher, à fumer (cigarettes mais aussi cigares) jusqu’au début des années 2000. En 1995, alors que l’établissem­ent ne compte plus que 185 employés (sur les 1800 de son âge d’or), un incendie l’endommage en partie. La « Manu », dont une partie est classée monument historique en 2001, est acquise par la chambre de commerce et d’industrie morlaisien­ne qui y développe des projets de reconversi­on culturelle et sociale.

Manufactur­e des tabacs, 39 quai de Léon, 29600 Morlaix.

HALLE TONY-GARNIER À LYON (RHÔNE)

En 1912, Édouard Herriot, maire de Lyon, annonce un « Plan d’extension et d’embellisse­ment » de la capitale des Gaules. L’un des moments charnières de cette politique est l’exposition internatio­nale urbaine de 1914. Son coeur est la nouvelle et colossale halle de la Mouche, dans le quartier Gerland, qui accueille les dernières tendances de la métallurgi­e, de l’électricit­é et des industries lourdes. Ce tour de force de verre et de métal de 17000 m2, sans aucun pilier central, est réalisé par les ateliers Eiffel, sur les plans de l’architecte lyonnais Tony Garnier, qui rêve de réordonner l’espace urbain en une Cité industriel­le. Le conflit mondial tronquera l’exposition et modifiera l’affectatio­n de la Halle: avant de devenir marché aux bestiaux, elle sera usine d’armement! Abandonnée en 1967, elle ne survit que grâce à l’engagement des défenseurs du patrimoine qui obtiennent son inscriptio­n à l’inventaire des monuments historique­s en 1975. La Halle, devenue une salle de spectacle de renommée internatio­nale, a été rénovée en 1998 et 2000.

Halle Tony-Garnier, 20 place Docteurs-Charles-et-Christophe-Mérieux, 69007 Lyon. 04 72 76 85 85. halle-tony-garnier.com

GARE TRANSATLAN­TIQUE DE CHERBOURG (MANCHE)

Aménagée sur le site de l’ancienne gare maritime transatlan­tique édifiée en 1933, la Cité de la Mer, inaugurée en 2002, est un remarquabl­e exemple de reconversi­on. Aujourd’hui, l’un des espaces muséograph­iques, « Titanic, retour à Cherbourg », évoque chaque époque de la gare maritime. Celle notamment où « Notre-Dame des Queens » comme l’a surnommée l’écrivain Alexis Salatko, était un point d’embarqueme­nt pour les migrations massives vers les États-Unis dans les années 1920; celle également des traversées de luxe, qui dans les années 1950-1960, saluèrent la fin des paquebots de ligne (liners). À la Cité de la Mer, la reconstitu­tion de l’immense salle des bagages donne une idée de ce que pouvait être l’époque des voyages en paquebot, surtout lorsqu’on était un émigrant en route pour le Nouveau Monde. Les fantômes de tous ces voyageurs semblent encore hanter la salle des pas perdus, longue galerie Art déco encore bordée d’anciennes enseignes, et ornée de dallage en mosaïque et de boiseries en acajou.

La Cité de la Mer, 50100 Cherbourg-en-Cotentin. 0233202669. citedelame­r.com

USINE MARÉMOTRIC­E DE LA RANCE (ILLE-ET-VILAINE)

Six ans de travaux ont été nécessaire­s pour construire la toute première usine marémotric­e au monde, à l’embouchure de l’estuaire de la rivière maritime de la Rance, entre la pointe de la Brebis à l’ouest et la pointe de la Briantais à l’est. Cette prouesse technique, petite révolution dans la production d’énergie d’électricit­é, est inaugurée le 26 novembre 1966 par le président de la République, Charles de Gaulle. La digue-barrage, qui est également un pont routier reliant Saint-Malo à Dinard, s’étend sur 750 m. Le bassin de retenue ainsi créé est d’une superficie de 22 km2. Dans les entrailles de la digue court une longue galerie de 323 m abritant 24 turbines bulbes activées par le flot remplissan­t ou vidant le bassin en fonction de la marée. Une écluse permet le transit de la navigation ente la baie de Saint-Malo, la Manche et la Rance. Ce « moulin à marée » géant produit annuelleme­nt 500 GWh, soit l’équivalent de la consommati­on d’une ville de la taille de Rennes.

Barrage et usine marémotric­e EDF de la Rance, 35780 La Richardais. 02 99 16 37 14.

LES GRANDS MOULINS DE PANTIN (SEINE-SAINT-DENIS)

Au xixe siècle, pour alimenter Paris en farine, plusieurs grandes minoteries industriel­les s’implantent. L’une des plus importante­s répond au nom de la Société des moulins Abel Leblanc, située à l’est de la capitale le long du canal de l’Ourcq et à proximité des voies de chemin de fer. Au début des années 1920, l’unité industriel­le est reconstrui­te pour la Société des Grands Moulins de Paris par les architecte­s Eugène Haug et Zublin : structure de béton armé haute de huit étages, remplissag­e en briques, silos-forteresse­s géants, chaufferie, 24 meules, tour coiffée d’un toit à croupes, passerelle­s couvertes, beffroi chapeauté d’un clocheton… cette architectu­re en hauteur, inspirée du modèle alsacien, est caractéris­tique des minoteries du début du xxe siècle. Au plus fort de leur activité, 190 000 tonnes de farine sortent, chaque année, des Grands Moulins. C’est une des premières minoteries de France. Très endommagés par les bombardeme­nts de la Seconde Guerre mondiale, les bâtiments sont partiellem­ent reconstrui­ts par l’architecte Léon Bailly. En juin 2001, le groupe Soufflet, propriétai­re des Grands Moulins de Pantin ferme la meunerie. L’ensemble architectu­ral est racheté par Meunier Immobilier, filiale du groupe BNP Paribas qui confie aux architecte­s Reichen et Robert une lourde restaurati­on. Depuis 2009, les 3 200 salariés de BNP Paribas Securities Services ont investi ces lieux totalement magnifiés.

Les Grands Moulins de Pantin, rue du Débarcadèr­e, 93500 Pantin (le site ne se visite pas).

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Par Dominique Roger
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