Des mots, des histoires
Et je vous entends déjà soupirer en vous retroussant les manches. C’est que l’expression suggère que si vous voulez voir le point final de votre travail, il ne va pas falloir chômer. C’est ce que l’on se dit aujourd’hui. Autrefois, dans les fermes, les paysans fabriquaient et cuisaient leur pain, à des dates fixées à l’avance sur le calendrier, et en grande quantité. Ces belles miches de plusieurs onces ou livres étaient stockées sur une planche fixée aux solives du plafond afin que la base de l’alimentation échappe aux rongeurs et aux animaux domestiques. Tant qu’il y avait « du pain sur la planche », le paysan pouvait dormir tranquille… Par extension, l’expression a bientôt désigné tout individu qui a de quoi vivre sans devoir travailler, avant de signifier « avoir du travail en réserve ». Pour être du pain béni, cette définition en cache une autre. « La planche au pain » aurait plutôt à voir avec la justice. Aux embastillés de tout poil, condamnés aux peines les plus lourdes, le tribunal offrait des rations de pain, déposées sur la planche de la cellule ou de la chambrée.