LES ENFANTS D’HENRI IV
S’il devra attendre son second mariage, avec Marie de Médicis, pour donner un héritier légitime au trône de France, Henri IV a eu de nombreux enfants, leur témoignait un attachement très inhabituel pour l’époque, et faisait preuve d’une grande modernité. En voici quelques exemples. LA POUPONNIÈRE DE SAINT-GERMAIN
Henri IV, comme d’autres Valois avant lui, légitime les enfants qu’il a avec ses maîtresses, notamment ceux de Gabrielle d’Estrée et d’Henriette d’Entragues. Il va même encore plus loin en les faisant élever avec les six enfants que lui donne la reine, Marie de Médicis, à Saint-Germain-en-Laye.
UN ATTACHEMENT PARTICULIER
Alors que « la mortalité infantile ne faisait des enfants que des êtres en sursis », comme le précise Jean-Paul Desprat, et que l’Église recommandait de ne pas s’attacher aux petits avant l’âge de raison, le roi Henri IV se montre d’une très grande modernité en s’attachant à ses enfants dès leur plus jeune âge. Il joue avec eux, s’attendrit en se reconnaissant dans leurs traits, et les considère comme des êtres à part entière.
L’AMBASSADEUR ATTENDRA
Henri IV aimait beaucoup s’amuser avec ses enfants, ce qui était jugé extravagant par ses contemporains. Un jour, l’ambassadeur d’Espagne le surprit à quatre pattes, jouant le destrier avec sa progéniture cramponnée sur le dos. Le roi lui aurait alors dit : « Je suis à vous mais je finis de traiter mes affaires avec mes enfants ».
PRÉCIEUX TÉMOIGNAGE
Henri IV confia l’éducation de ses enfants, et notamment du futur Louis XIII, à Jean Héroard, un médecin, qui consigna jour après jour tous les détails de la vie de l’enfant, ses progrès, ses maladies, ses activités. Au château de Blois, une exposition consacrée aux enfants à la Renaissance, en 2019, exposait certaines pages, et notamment des dessins du dauphin, que son maître avait soigneusement collés dans son Journal. Des souvenirs aussi passionnants qu’émouvants, et d’une grande modernité.
CÉSAR SAUVÉ
Henri IV adorait ce premier fils auquel Gabrielle d’Estrée avait donné naissance en 1594, et qu’il avait légitimé dès l’année suivante. Il lui sauva d’ailleurs la vie. Alors qu’il le promenait dans ses bras, le plancher d’une salle de son château de Folambray céda sous ses pas. Recroquevillé, Henri protégea son fils en faisant rempart avec son corps. Photo : la chambre de César de Vendôme au château de Chenonceau.