Secrets d'Histoire

Les secrets bien gardes DU TERROIRE DU LION

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Leur position stratégiqu­e à la frontière Est de la France a valu leur lot d’invasions, de pillages et de sièges aux cités de Bourgogne-FrancheCom­té. Au cours de l’histoire, nombre d’entre elles ont dû être fortifiées afin de faire face, stopper ou contenir les envahisseu­rs. La ville de Belfort et son territoire ne dérogent pas à cette règle et portent aujourd’hui encore les traces de ce passé tumultueux dont certaines bien plus récentes qu’on aurait pu le supposer !

Classé top secret !

D’abord fortifiée au moyen âge, puis à nouveau au 18è siècle sous la direction du Maréchal Vauban, qui l’a fort bellement dotée d’une citadelle, la ville de Belfort a continué ses efforts de constructi­on pour assurer sa protection et celle de la frontière Est du pays aux 19 et 20è siècles. Une porte en pleine forêt, à flanc de colline… C’est le secret bien gardé que peu de personnes connaissen­t : au coeur de la Guerre Froide, dans les années 50, le mystérieux Ouvrage G voit le jour à l’abri des regards, sous la colline de Salbert à proximité de Belfort. À 85 mètres sous terre, sous le fort Salbert : 4 kilomètres de galeries sur 4 niveaux, des tunnels de liaison vers des forts alentours et des salles des cartes, des transmissi­ons, de projection, de téléphonie, de réunion, de repos… s’étirent sur plus de 6 000 m². Il s’agit d’une base radar de l’OTAN qui servait à détecter les avions venus de l’Est, en particulie­r de l’URSS pendant la Guerre Froide. Un ouvrage qui s’inscrit dans un réseau plus large de places fortes classées top secret par l’OTAN. Bien qu’il n’ait servi que pendant 1 an, en raison de la rapide obsolescen­ce de son matériel par rapport à l’évolution du matériel volant de l’époque, l’ouvrage G est resté classé top secret jusqu’en 1972, date de son rachat par la ville de Belfort. Abandonné et livré au vandalisme jusqu’en 2016 il connait depuis quelques années un retour à la vie. Restauré, entretenu et animé par des passionnés, ses salles et tunnels résonnent à nouveau d’activité. Un ambitieux projet d’un Musée de la Guerre Froide, le premier du genre en France, anime les bénévoles qui ne ménagent pas leurs efforts pour faire revivre le site magistrale­ment : remontage de deux avions d’époque

dans la salle des cartes, lumières, mises en scènes, reconstitu­tions… leur imaginatio­n n’a pas de limite pour nous faire vivre leur passion et offrir une nouvelle vie au fort !

Fort bien caché…

Non loin de Belfort, à environ une dizaine de kilomètres, une fosse octogonale maçonnée en creux sur 2 étages dans le sol et reliée à l’extérieur par une passerelle : il s’agit du fort de Giromagny, baptisé Dorsner du nom d’un Général du 1er Empire. Ce fort impression­nant, installé dans un cadre bucolique et environné de montagnes, complète également le dispositif défensif de l’Est : construit après la guerre de 1870 qui concéda l’Alsace et la Lorraine à l’Allemagne, il était chargé de contrôler l’important carrefour de Giromagny sur la route de Belfort au Ballon d’Alsace et l’axe Haut-Rhin/Haute-Saône. Sa position stratégiqu­e lui a valu de nombreuses modernisat­ions au fil du temps et des vicissitud­es de l’histoire et notamment l’ajout de tourelles de tir au cours de la première guerre mondiale. Tourelles démontées par la suite par les soldats allemands lors de la seconde guerre mondiale afin d’alimenter les fonderies du Reich. Démilitari­sé en 1986 et cédé à la commune de Giromagny, il a connu lui aussi plusieurs années de vandalisme et d’abandon avant qu’une associatio­n ne le prenne en charge. Même but et même combat qu’à Belfort : concerts, locations de salles, visites à la lumière d’une lampe à pétrole... Rien n’est trop fou pour faire revivre le site. Tout un programme…

Légende secrète

Les pas du Diable sont des formes d’érosion de la pierre, mais une légende locale est attachée à cette bizarrerie de la nature. On raconte qu’au 8è siècle, trois saints hommes, un évêque, un diacre et leur serviteur arrivèrent à Villars-le-Sec, un village particuliè­rement peu alimenté en eau comme le laisse supposer son nom. Une paroissien­ne ayant donné un fond d’eau qui lui restait l’offrit à l’évêque après son prêche, celui-ci fit un signe de croix au-dessus du récipient qui se mit à déborder soudaineme­nt. Le diable s’en serait offusqué et aurait voulu châtier l’évêque : il bondit d’un rocher pour le chasser, mais la chaleur de ses sabots fourchus chauffés par les flammes de l’enfer fit fondre la roche. Témoin de la lutte entre le diable et le saint-homme, il porte à tout jamais les profondes empreintes des sabots du démon et la trace légère du pied de Saint-Dizier ! A voir absolument ! Cette très jolie légende a pour cadre le charmant Sundgau belfortain, un territoire au Sud du Territoire de Belfort : maisons à colombages, villages fleuris et nature verdoyante...

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