Il n’y a rien de plus nécessaire dans un État que le commerce
Quelle phrase d’une troublante actualité! Elle est pourtant attribuée à Jean-Baptiste Colbert, homme-orchestre de la politique du RoiSoleil. À la fois ministre d’État, contrôleur général des Finances et membre du très restreint Conseil d’en haut, il donne le la de la vie économique et financière du royaume. Face à une France où la paysannerie et l‘agriculture, à peine sorties du fonctionnement archaïque hérité du Moyen Âge, régissent l’activité principale du pays, Colbert va déployer, quoi qu’il en coûte, un arsenal de mesures économiques et juridiques construisant sa doctrine, le colbertisme. À l’intérieur des frontières, il relance et modernise les manufactures, développe les progrès des sciences et techniques, met en place des commandes publiques; à l’extérieur, des mesures protectionnistes se dressent pour endiguer les productions étrangères concurrentes, les compagnies maritimes commercent intensément avec les autres continents… Par cet esprit « tout négoce », Colbert renforce encore l’autorité de la monarchie absolue.