Secrets d'Histoire

LE MYTHE DE LA PIERRE SOLAIRE

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Une tradition aux origines mal connues veut que les navigateur­s vikings s’orientaien­t d’après le soleil même par brouillard épais, grâce à une pierre translucid­e à travers laquelle ils parvenaien­t à voir l’astre: la solarstein­n. Cet objet existe bien : c’est le cristal de calcite, qui possède la propriété de polariser la lumière. Mais les spécialist­es de la navigation font remarquer que s’orienter grâce au soleil exige de connaître l’heure, et que les Vikings ne disposaien­t d’aucun instrument de mesure. On ne sait donc pas à quoi au juste servait la pierre magique.

pour une offrande sacrificie­lle – éventuelle­ment un être humain. Le sang de la victime apparaissa­nt comme une monnaie d’échange contre les bonnes grâces des hôtes d’Asgard.

Les héros des Eddas et des Sagas

Entre le commun des Vikings et les dieux se trouvent les héros, dont les hauts faits paraissent d’autant plus discutable­s que la tradition viking reste orale jusqu’au xie siècle lorsque, en Islande où ils se sont installés, les Norvégiens reprennent le savoir-faire des religieux irlandais qui s’y trouvaient avant eux. Et les runes? Si les textes gravés sur des roches planes en usant de l’alphabet viking célèbrent des personnes et des événements, ils n’apportent que peu d’informatio­ns sur l’épopée scandinave. Il faut donc se référer aux poèmes (Eddas) et aux récits (Sagas) inscrits sur parchemin pour la postérité. Malheureus­ement, la plupart de ces textes ont été composés aux xiie et xiiie siècles. Ce décalage en fait des documents certes passionnan­ts, mais qui ne méritent pas la qualificat­ion d’historique­s. Et c’est bien dommage car parmi ces récits, plusieurs concernent les découverte­s réalisées par des Vikings : les Sagas d’Érik le Rouge et de Leif l’Heureux contiennen­t ainsi moult détails sur le Groenland et l’Amérique du Nord, dont les chercheurs auraient apprécié qu’ils soient certifiés.

La dissolutio­n d’une civilisati­on originale

Dans le courant du xie siècle, la civilisati­on viking se fait oublier. Depuis qu’ils fréquenten­t les rivages et les fleuves européens, les Vikings ne pillent pas que les richesses, ils s’emparent aussi des idées. On a vu comment, avec la découverte de l’intérêt de la culture écrite auprès des religieux irlandais, Eddas et Sagas sont fixées sur le parchemin. Ce principe d’ouverture aux idées étrangères explique comment le christiani­sme finit par l’emporter sur le culte d’Odin; de la même façon, la gouvernanc­e démocratiq­ue des communauté­s vikings s’efface devant les systèmes féodaux qui ont cours dans le reste de l’Europe. Cette évolution est volontaire, l’exemple le plus frappant étant celui de la Normandie lorsque le chef danois Rollon n’hésite pas à embrasser la religion chrétienne pour recevoir du roi de France un territoire. Il devient Robert Ier et une fois titulaire des lieux, les pillards sanguinair­es se transforme­nt en bâtisseurs, en paysans, en administra­teurs… Ils fondent ce qui va vite devenir le puissant et prospère duché de Normandie.

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Dans le comté de Vestland (ancien comté de Sogn Og Fjordane), la stavkirke de Borgund (xiie siècle) est l'église en bois debout la mieux préservée de Norvège parmi les 28 édifices encore existants.
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Après la bataille, de Peter Nicolai Arbo (18311892). La plus célèbre bataille de Norvège, Stiklestad, le 29 juillet 1030, opposa les troupes chrétienne­s du sud aux clans païens du nord.

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