DES PETITS TROUS, DES PETITS TROUS, TOUJOURS DES PETITS TROUS
« Paraît que y a pas de sot métier / Moi je fais des trous dans des billets. » En 1958, Serge Gainsbourg chante le quotidien monotone du Poinçonneur des Lilas, « le gars qu’on croise et qu’on ne regarde pas ». C’est lui qui est chargé de composter les titres de transport des voyageurs depuis l’apparition du métropolitain. Passage obligé avant de sauter dans une rame surchargée, les poinçonneurs seront les compagnons fidèles des travailleurs parisiens jusqu’en 1973. Cette date est marquée par la généralisation à tout le réseau d’une petite révolution: les tickets à bande magnétique (inventés cinq ans plus tôt), que les usagers valident grâce à des bornes de contrôle automatiques équipées de bras tripodes. En 1975, les tourniquets remplacent totalement les poinçonneurs.