ÉLAGABAL, LES FLEURS DU MAL
Né en Syrie, destiné à devenir prêtre à Émèse, Élagabal (203-222 ap. J.-C.) n’est pas élevé pour devenir empereur de Rome. Il accède à la pourpre à 14 ans grâce au complot fomenté par sa mère, Julia Soaemias, sa tante et sa grand-mère. Arrivé dans la Ville éternelle lors d’une procession triomphale aussi délirante qu’exotique aux yeux des austères Romains, il se fait détester en imposant le culte de son Dieu, représenté par une pierre noire, qu’il estime supérieur à tous les autres. Mû par la folie des grandeurs, il aurait donné un gigantesque banquet où plusieurs convives auraient péri étouffés sous une pluie de fleurs tombées d’un plafond à claires-voies (ci-dessus : Les Roses d'Élagabal, de Lawrence Alma-Tadema, 1888). Perché sur son estrade, le jeune empereur se serait délecté du supplice des invités. Pantin politique de sa mère selon les sénateurs misogynes, empereur étranger irrespectueux des coutumes romaines aux yeux des citoyens, le jeune homme est assassiné trois ans et demi après avoir été acclamé empereur. Il n’aura été qu’un adolescent pervers, incapable de s’adapter à la vision du monde des Italiens.