LA REINE MARGOT, ÉROS ET THANATOS
La dernière des princesses de la branche des Valois est considérée par sa mère, Catherine de Médicis, comme son fléau personnel. Fiancée au roi de Navarre, le futur Henri IV, Marguerite (1553-1615) vit une folle histoire d’amour avec le bel Henri de Guise (1563-1588), l’un des chefs de file des catholiques ultras. À la cour de Nérac, elle forme un couple libre avec son époux.
On lui prête une longue liste d’amants parmi lesquels le vicomte de Turenne, le seigneur de Champvallon, Bussy d’Amboise ou encore Joseph Boniface de La Môle. Si la reine Margot est à l’évidence une sensuelle, l’odieux pamphlet intitulé Le Divorce satyrique (1607), dont le poète Agrippa d’Aubigné serait l’auteur, achève de faire d’elle une nymphomane aux yeux de l’Histoire. Elle aurait conservé, après son exécution en 1574, la tête tranchée de La Môle dans un placard au-dessus de son lit et les coeurs de ses amants défunts dans les vertugadins de ses robes. En faisant de Margot une femme déréglée, d’Aubigné attaque Henri IV. L’homme marié à une putain n’est jamais respectable !