Philippe Charlier : l’hypothèse de la bilharziose
Connu pour ses analyses médico-légales et ses reconstitutions audacieuses (notamment du visage de Robespierre), Philippe Charlier s’est attaqué au cas de saint Louis, grâce à un échantillon des viscères qu’il a pu prélever dans le reliquaire de Monreale (Italie) et étudier au microscope électronique. Dans une étude savante, Schistosomiasis in the mummified viscera of Saint-Louis (1270 AD), publiée en 2015 dans une revue anglo-saxonne, le paléopathologiste démontre l’existence de schistosomes dans l’organisme du roi. Ceux-ci indiquent une infection parasitaire : une forme sérieuse de bilharziose, qui touche de nos jours de nombreux habitants des pays d’Afrique, où le parasite se complaît dans les eaux douces croupissantes. Saint Louis ne l’aurait pas contractée à Tunis mais plus probablement en Provence, quelques années plus tôt. Elle n’aurait donc pas été la cause directe de sa mort mais aurait contribué à son affaiblissement général.