3 questions à… Stéphane Bern
Un Loto qui financera la rénovation des monuments en péril : cette idée suscite l’enthousiasme. Comment vous est-elle venue ?
Je me suis inspiré de ce qui se passe en Angleterre. Une fois par an, le « National Trust » organise un loto destiné à sauver les monuments qu’il a en charge. François de Mazières (le maire de Versailles, ndlr) avait déjà voulu lancer l’idée. De plus, souvenons-nous qu’en son temps, la Loterie a permis la construction d’un certain nombre de monuments. L’église Sainte-Geneviève ou le dôme de l’École Militaire ont été en partie financés ainsi, notamment sous Louis XV. François Ier, déjà, de retour d’Italie, avait voulu importer la Loterie en France : il avait renoncé face à l’opposition de l’Église. Certes, le Loto Patrimoine est une goutte d’eau dans l’océan des fonds nécessaires à la sauvegarde de nos chefs-d’oeuvre en péril, mais c’est un moyen pour que les Français se les approprient. On aurait pu lever un impôt pour collecter les 2 milliards qui couvriraient les besoins du patrimoine mais je pense que c’est mieux de faire appel à un jeu, basé sur le volontariat.
Comment cela va-t-il se passer ?
La Française des Jeux a insisté pour mettre en place des tickets de grattage. Ils coûtent 15 €. Certains me disent que c’est cher… Mais il y a aussi un Super Loto, le 14 septembre, veille des Journées du patrimoine. Les grilles sont à 3 €. 10 % des sommes récoltées, soit la part de l’État, seront reversés à la Fondation du patrimoine. Le reste ira aux gagnants.
Pouvez-vous nous rappeler en quoi consiste votre mission Patrimoine ?
L’idée première est de recenser les lieux en péril, grâce à la plateforme participative mise en ligne par la Fondation du patrimoine et le ministère de la Culture. Parmi les dossiers proposés, une liste a déjà été établie mais cela ne veut pas dire que les autres monuments seront oubliés. Le Loto permettra un financement. Cependant, nous allons aussi développer le mécénat et rechercher d’autres sources de trésorerie.