Le domaine de Chantilly
Le château de Chantilly est indissolublement lié à trois grandes figures qui firent sa gloire : Anne, le bouillant connétable de Montmorency ; Louis de Bourbon, le Grand Condé ; et Henri, duc d’Aumale et prince raffiné. On doit à ce dernier d’avoir fait d
D’abord villa romaine édifiée sur les rives de la Nonette puis forteresse médiévale propriété des Senlis, bouteillers du roi, Chantilly passe par héritage, en 1484, aux mains de Guillaume de Montmorency, père d’Anne, futur connétable. C’est une bâtisse en piteux état que découvre ce dernier lorsqu’une brouille avec François Ier provoque sa disgrâce et son exil. Éloigné des grandeurs de la Cour, Anne s’ennuie. Il lui faut s’atteler à une vaste tâche pour déverser son trop-plein d’énergie. Ce sera la transformation de Chantilly.
Renaissance française pur style
Montmorency fait appel aux meilleurs : Palissy, Clouet, Limosin, Goujon. Sous son égide, Pierre Chambiges, maître maçon, et Jean Bullant, architecte, abattent la forteresse et la remplacent par un château du plus pur style de la Renaissance française. En 1632, le petit-fils du connétable, Henri II de Montmorency, est décapité pour avoir défié Richelieu ; ses biens sont mis sous séquestre. Dix ans plus tard, le roi restitue Chantilly à Charlotte, soeur d’Henri et épouse du prince de Condé. Leur fils, le Grand Condé, y installe une Cour brillante, où paraissent les plus grands artistes, écrivains et peintres. En 1830, le duc de Bourbon, père du duc d’Enghien fusillé sur ordre de Napoléon, meurt sans héritier direct. Il lègue Chantilly à son petit-neveu, Henri d’Orléans, duc d’Aumale et fils de Louis-Philippe. Celui-ci est un esthète qui va faire reconstruire le château, démoli à la Révolution, afin d’y abriter ses collections. À sa mort, en 1886, Aumale lègue la totalité du domaine à l’Institut de France.