« Quand le bâtiment va, tout va »
« Quand le bâtiment va, tout va, tout va / On entend chanter les villes et les campagnes / Quand le bâtiment va, tout va, tout va / Partout y’a d’la joie quand le bâtiment va… », chante dans les années 1950 Maurice Chevalier, dans l’euphorie des Trente Glorieuses. Cette expression a été prononcée un siècle plus tôt, le 5 mai 1850, à la tribune de l’Assemblée nationale, par le député Martin Nadaud. Né en 1815 dans un hameau creusois de La Martinèche, proche de Bourganeuf, il appartient à la corporation des « maçons de la Creuse » qui émigrèrent à Paris. S’élevant intellectuellement à la force des poignets, épousant les idées socialistes et prenant la défense du monde ouvrier, il est élu député de la Creuse en 1849. C’est dans ce cadre politique qu’il lance cette formule, dont les mots exacts sont: « À Paris, quand le bâtiment va, tout profite de son activité. » Il mena pratiquement jusqu’à sa mort, en 1898, un combat pour l’instauration du droit de grève, la création d’une caisse nationale de retraite ou la réduction du temps de travail.