LA DÉFAITE INJUSTE DE METZ
OLYMPIQUE DE MARSEILLE 2-1 (A.P.) FC METZ, FINALE, 8 MAI 1938
Après avoir battu Reims (5-0) en 16es, Roubaix en 8es (2-1), Cannes (3-0) en quarts, et Fives (1-0 ap) en demies, les Messins ont gagné le droit d’aller défier l’Olympique de Marseille en finale de la Coupe de France. Devant 30 000 spectateurs (dont 3 000 Lorrains et le président de la République Albert Lebrun, Lorrain également), le match va vite tourner à la parodie de football. À la 37e minute, M. Munsch, l’arbitre alsacien de la rencontre, siffle un penalty en faveur de Metz avant de revenir quelques secondes plus tard sur sa décision suite aux protestations marseillaises. Les deux équipes marqueront un but, avant que le match ne rebascule en prolongation. 118e minute: l’arbitre accorde un but décrit comme très litigieux aux Marseillais, leur donnant ainsi la victoire. Furieux, les spectateurs parisiens prennent fait et cause pour les Messins et font pleuvoir les centaines de petits coussins rouges loués au public pour son confort personnel. La défaite est injuste, mais glorieuse pour le club grenat. Le lendemain du match, le journal local, Le Républicain Lorrain, titre: “Dans le doute, abstiens toi!” et “Mieux vaut un résultat honorable qu’une victoire boiteuse”. Pendant une semaine, le cinéma Palace de Metz rediffusera le film du match, pour que tous puissent voir la bonne foi des joueurs messins ainsi que l’incompétence de l’arbitre, malheureusement pour lui totalement dépassé par ce grand événement.