BERNARD MENDY
“LE GRAND PONT EST LE MOYEN LE PLUS EFFICACE POUR DÉBORDER”
À 35 ans, Bernard Mendy n'a pas raccroché les crampons. Encore très récemment, l'ancien joueur du Paris Saint-Germain officiait en Inde. En attendant un nouveau défi, celui qui a déposé Roberto Carlos en vitesse lors de France-Brésil 2004 donne ses conseils sur sa spécialité: les débordements.
La technique la plus efficace pour déborder? Le grand pont est le moyen le plus efficace lorsque tu es face au jeu et que le défenseur adverse recule. Le temps qu’il se retourne, tu es déjà passé devant, à moins qu’il ne mette son corps en opposition et fasse obstruction. Pour déborder, être à pleine vitesse reste un avantage, mais il peut arriver que l’adversaire prenne ses distances. S’il défend en avançant, il faut privilégier le une- deux ou rentrer intérieur.
Autre possibilité pour éliminer? Les passements de jambe. En début de match, tu testes souvent tes adversaires. Sur le premier ballon, tu peux pousser pour voir. S’il anticipe, passements de jambes, puis contrôle intérieur- extérieur. Il est aussi important de regarder comment ton adversaire direct s’est comporté face à un coéquipier. Ça te donne des indications sur sa façon de défendre et tu peux voir si quelqu’un vient l’aider.
Et si la vitesse n’est pas ton fort? Il faut faire preuve d’intelligence dans ton déplacement. Tu dois toujours laisser penser à l’adversaire que tu peux recevoir le ballon. Si tu es bien placé et coordonné avec le coéquipier qui te donne la balle, tu n’as pas besoin d’avoir un gros coup de rein pour déborder.
Comment enchaîner après un débordement? Lever la tête, surtout si tu es en avance sur ton adversaire. Si personne ne vient sur toi, tu peux poursuivre ton action. Dans le cas contraire, centre fort devant le but.
Parfois, à la suite d’un débordement, tu peux quand même te retrouver au duel avec un adversaire. Mets-lui un coup d’épaule. Ou alors, si tu arrives à placer ton épaule devant lui et s’il te pousse, tombe. Enfin si tu le prends de vitesse et qu’il revient, tu peux mettre ta main au niveau de sa poitrine pour te protéger.
Beaucoup déborder, ça use. Il faut se gérer. Plus tu montes de catégorie, plus c’est intense. Si tu fais tout à fond, c’est compliqué. Il faut aussi faire en fonction de la situation de la rencontre.
Dernier conseil? Un bon débordement, c’est d’abord passer ton adversaire et réaliser un bon centre. Mes débordements les plus efficaces étaient à dix mètres du but adverse. Ça me permettait de centrer immédiatement. D’ailleurs, il ne faut pas négliger les centres. Plus jeune, j’aurais dû les travailler davantage. J’étais un athlète, j’étais rapide, mais ça ne suivait pas derrière. On ne retient pas ton débordement, mais plutôt la qualité de tes centres ou ton nombre de passes décisives. Enfin si tu es défenseur, n’oublie pas non plus que défendre reste ton premier rôle.