So Foot Club

JEREMY GRIMM

“ENTRE REGARDER LA LIGUE 1 À LA TÉLÉVISION ET ÊTRE SUR LE TERRAIN, IL Y A UN MONDE” Après avoir gravi un à un les échelons du CFA, National et Ligue 2, Jérémy Grimm, 30 ans, va découvre pour la première fois l'élite avec son club de coeur: le Racing Club

- PAR FLORIAN LEFÈVRE. PHOTO: PANORAMIC

Tu disputes ta première saison en L1 avec Strasbourg. Sur quels aspects as-tu particuliè­rement axé ta préparatio­n? Chaque division a son caractère, son style de jeu. Entre regarder la L1 à la télé et être sur le rectangle vert, il y a un monde. Je sais que jusque-là, j'ai gravi les échelons étape par étape, donc je me prépare à tous les niveaux: l'endurance, le physique, la rapidité. Il va falloir être encore plus puissant, athlétique, malin, intelligen­t…

Tu as été formé à Strasbourg, qu’est-ce qui t’a manqué pour percer en équipe première à ce moment-là… Malheureus­ement, je n'ai pas réussi à choper un contrat pro au Racing à la suite de pépins physiques. À vingt ans, je suis parti une année à Delémont, en D2 suisse. Si je n'y suis pas arrivé, c'est que je n'étais pas encore prêt, tout simplement. Je manquais de maturité.

Est-ce qu’il y a eu un déclic dans ta progressio­n? Oui. Après être parti en Suisse, je suis revenu en Alsace, à Colmar, en CFA. Entre le foot et les études, je devais bosser à côté. Je faisais un peu de tout, je bossais dans le bâtiment, comme mon père est dans la maçonnerie. C'était un travail assez intense et physique qui m'a fait redescendr­e sur Terre. C'est quand je ne vivais plus du football que j'ai compris la chance monstre de pouvoir vivre de cette passion. Et aujourd'hui, tous ces efforts sont en train de payer.

“C'est quand je ne vivais plus du football que j'ai compris la chance monstre de pouvoir vivre de cette passion.”

Tu as été repéré par Jacky Duguépérou­x, une figure du Racing. C'est lui qui a contacté mes parents. Moi, j'ai tout de suite foncé! C'était un très bon formateur, strict et exigeant. Il nous a transmis la gagne. Quand je l'ai retrouvé en équipe première, au début, ça faisait un peu bizarre. Étant jeune, tu as peur de lui… (rires) Et là, j'ai vu le personnage différemme­nt… Tout au long de ma carrière, j'ai connu des coachs superbes: François Keller, Damien Ott à Colmar, Jacky Duguépérou­x, Thierry Laurey…

Tu as été champion de National en 2016, puis champion de L2 en 2017. En quoi, as-tu franchi un nouveau palier? Plus tu montes de division, plus tu joues dans des vrais stades, avec des coéquipier­s qui voient le jeu plus vite, qui savent se dépasser. Maintenant, on découvre la Ligue 1. En tant que milieu de terrain, je sais que je dois récupérer beaucoup, être techniquem­ent plus à l'aise. C'est l'élite, donc ça demande encore plus de réactivité, de course, de vitesse, sur les deux, trois premiers mètres.

Finalement, jusque-là, tu as passé presque toute ta carrière en CFA ou en National. En quoi ces expérience­s peuvent te servir pour la L1? C'est vrai que peu de joueurs de Ligue 1 ont eu ce genre de parcours. Moi, je sais que quand on aura des périodes plus difficiles en L1, je pourrai repenser à tous ces moments difficiles qu'on a connus, lorsque le Racing a failli redescendr­e en CFA. On pourra se servir de tout ça pour positiver et passer outre les moments compliqués.

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