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MAXIME GONALONS “Capitaine à Lyon, j’ai adoré”

On l’imaginait lyonnais à vie. Mais l’été dernier, Maxime Gonalons a quitté son club de toujours pour commencer une nouvelle histoire à l’AS Roma. Rencontre dans la Ville éternelle pour faire le bilan de sa carrière avec l’OL. PROPOS RECUEILLIS PAR NICOLA

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“En CFA, il y avait Robert Valette. Quand j’ai eu mon gros souci de santé à 18 ans, durant ma dernière année stagiaire, c’est lui qui a poussé pour que je signe pro.”

Tes premiers souvenirs de l’OL? J’étais supporter. J’allais au stade avec mon père et mon frère, dans le virage Nord de Gerland, pas avec les Bad Gones, mais audessus. On m’a proposé d’intégrer le club à 11 ans... J’ai refusé la première année, car j’étais trop jeune, mes parents ne voulaient pas me laisser partir. Je n’ai pas hésité à la seconde sollicitat­ion l’année d’après. En 15 ans, cela n’a pas toujours été facile, je me suis souvent demandé s’il fallait continuer ou pas. Mais j’ai toujours été positif, j’y ai toujours cru, et c’est vers 15/16 ans que j’ai vraiment compris que cela pouvait passer. Tous les formateurs ont été importants, mais Cyrille Dolce ( entraîneur

U15, ndlr) et Armand Garrido m’ont peutêtre plus marqué. Armand Garrido, c’est l’entraîneur qui peut faire peur, il se fait respecter. En CFA, il y avait Robert Valette. Quand j’ai eu mon gros souci de santé à 18 ans ( un staphyloco­que doré, ndlr), durant ma dernière année stagiaire, c’est lui qui a poussé pour que je signe pro.

L’OL n’a aucune garantie que tu puisses rejouer à ton meilleur niveau à ce momentlà? J’ai eu six mois de traitement au début de la saison, j’aurais pu avoir des complicati­ons et peut- être une amputation. Le traitement me fatiguait tellement que je ne pouvais pas jouer. J’ai donc eu cinq mois seulement pour exercer mon métier et prouver que je méritais un contrat. Un an plus deux. Robert a poussé, car il sentait que j’avais le potentiel pour grandir et que je méritais de passer profession­nel. Robert ne faisait pas de cadeaux, il disait les choses en face et parfois cela pouvait faire mal. Au début, en CFA, j’avais tendance à me reposer sur mes lauriers, mais tu affrontes des adultes, il faut de l’impact. À partir du moment où j’ai compris ça grâce à Robert, quelque chose s’est déclenché.

L’une des grandes réussites à l’OL, c’est que les joueurs du centre de formation ont vraiment le club dans la peau... C’est notre ville, c’est surtout ça. On a été formés à l’OL, mais surtout, on est nés à Lyon ou dans les environs. J’ai souvent certains des formateurs au téléphone, la plupart sont là depuis longtemps. Il faut leur tirer un grand coup de chapeau, car si le club en est là, c’est grâce à eux.

Quand tu es en formation, c’est l’époque du Grand Lyon. On a baigné dedans, c’était extraordin­aire pour nous. J’étais ramasseur de balles en Ligue des champions. On allait au stade, et on se demandait: “Ce soir, ils en mettent

combien?” Extraordin­aire. On a connu tous les titres de champion. Sans être à l’intérieur du groupe pro, on le vivait avec eux, cela donnait envie de réussir, même si à cette époque, peu de joueurs du centre pouvaient sortir. À part Karim Benzema et Hatem Ben Arfa, des phénomènes, les autres devaient quitter le club pour tout simplement jouer.

Tes références à l’époque? Michael Essien, Djila Diarra... Mais celui qui correspond­ait un peu à ce que je fais aujourd’hui, c’est Jérémy Toulalan. En plus, j’ai eu le bonheur de jouer avec lui quelques années après. C’était déjà un grand joueur, mais surtout une grande personne. J’ai appris à ses côtés. Quand je suis arrivé dans le groupe profession­nel, il n’y avait pas énormément de jeunes du centre, et il a fallu que je me fasse ma place.

Ton plus grand souvenir de ce Grand Lyon?

Le premier titre de champion, en 20012002. Je pense que c’est le plus fort pour le club, celui qui a tout lancé. C’est vraiment le match incroyable. Imagine, un championna­t qui se joue à la dernière journée entre le premier (Lens) et le

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