FRANCK TABANOU (GUINGAMP)
“J'AI FAIT DES TONNES DE SÉANCES VIDÉO AVEC GALTIER”
La carrière d'un footballeur n'est pas toujours un long fleuve tranquille. Certains acceptent de changer de poste pour gagner du temps de jeu ou pour que leurs qualités soient mieux exploitées. Comme le gaucher Franck Tabanou, 29 ans, milieu offensif devenu arrière latéral.
Tu as commencé avec les pros en tant que milieu, mais lors de la saison 2014-2015 à Saint-Étienne, Christophe Galtier t’a replacé arrière gauche. Pourquoi? Au départ, il y avait Benoît Trémoulinas qui était là en prêt, mais le club n'a pas réussi à le conserver à l'intersaison. Du coup, il n'y avait pas d'arrière gauche, et dans le même temps, ils ont acheté Kévin Monnet-Paquet. Un concurrent en plus pour moi. Pendant les matchs de préparation, le coach m'a demandé si je voulais bien reculer et essayer le poste de latéral. Moi, du moment que je joue, je suis d'accord. Et ça s'est super bien passé. Je pense que je peux encore jouer au milieu, mais j'ai plus de repères au poste de latéral. Ça fait un moment que j'y suis.
Pour te faire à ce changement de poste, tu as dû te reconditionner ou ça s’est fait naturellement? J'ai dû beaucoup travailler tactiquement, notamment sur le plan défensif. Ce poste demande beaucoup plus de concentration. Offensivement, quand tu pars dribbler ou chercher à centrer, il n'y a que toi et ton instinct qui comptent. Alors que là, tu ne peux pas prendre autant de risques dans tes relances, il faut être rigoureux sur ton placement.
Comment progresser à un poste auquel tu n’as pas été formé? J'ai fait des tonnes de séances vidéo avec Christophe Galtier. Après chaque match, j'avais un débrief personnalisé sur des actions où j'étais mal placé. Parfois, je laissais trop d'espaces, ou bien j'étais trop bas par rapport à ma ligne, donc je couvrais tout le monde. On a essayé de corriger ces détails petit à petit. Est-ce une frustration d’être plus loin du but? Non, pas plus que ça. Je n'ai jamais été un grand buteur, je n'ai jamais été attiré plus que ça par le but. Alors que j'ai toujours apprécié centrer, le long de ma ligne. Que je sois placé plus haut sur le terrain ou que je parte de plus loin, ça ne change pas grand- chose offensivement.
Il y a beaucoup de latéraux modernes qui étaient dans le passé des attaquants ou des ailiers, comme Thomas Meunier par exemple. Est-ce qu’on devient latéral forcément par défaut? C'est sûr qu'on est plusieurs dans ce cas. Le poste de latéral devient de plus en plus offensif. J'aurais pu dire non à Galette (surnom de Christophe Galtier, ndlr). Mais je sortais d'une saison difficile. Je pense que c'était un petit message aussi: s'ils mettent de la concurrence, c'est que le staff n'était pas pleinement satisfait de mon rendement. Donc j'ai accepté pour pouvoir jouer, et maintenant, je prends vraiment du plaisir à évoluer à ce poste.
“J'ai dû beaucoup travailler tactiquement, notamment sur le plan défensif. Ce poste demande beaucoup plus de concentration.”