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Interview star Morgan Sanson

“Chaque fois que j’entre au Vélodrome, j’ai des frissons”

- PROPOS RECUEILLIS PAR NICOLAS JUCHA, À MARSEILLE. PHOTOS: PANORAMIC

Ses objectifs pour 2018? Se qualifier pour la Ligue des champions avec l'OM et, pourquoi pas, s'incruster en Russie avec les Bleus.

“Il y avait relativeme­nt peu de personnes en tribunes à Montpellie­r, ce n’est pas en allant à Monaco que cela allait changer.”

Première recrue de l’OM Champions Project, Morgan Sanson est clairement en train de monter en puissance du côté de Marseille. Si bien que pour lui, le Mondial 2018 en Russie est désormais un peu plus qu’une utopie, même s’il n’est pas encore une obsession. Entretien olympique. Tu as été la première recrue de l’OM Champions Project, en janvier 2017. Quelles étaient tes autres options?

Il y avait Monaco. Au- delà des deux clubs, c'est toute la ferveur autour de l'équipe, le stade souvent plein, avec une ambiance de folie, qui ont joué. Je voulais connaître ça en quittant Montpellie­r. Il y avait relativeme­nt peu de personnes en tribunes à Montpellie­r, ce n'est pas en allant à Monaco que cela allait changer. (Rires.)

Quand tu signes à l’OM, tu n’as aucune garantie. Tu viens du Cher, tu as été formé dans la Sarthe... Le contexte marseillai­s, réputé difficile, ce n’est pas forcément une évidence que tu t’en sortes...

Je me suis posé la question, je me suis dit que cela ne serait pas forcément facile, surtout au début. Mais je me suis aussi dit que si je souhaitais passer des paliers, progresser, il fallait aussi que je me confronte à ça, que je sorte de mon confort à Montpellie­r. Je voulais voir ce que je valais, me mettre en danger, et progresser le plus vite possible.

Tu as évoqué le stade plein à Marseille. Dans sa globalité, qu’est-ce qui te motive le plus dans ce club?

Les supporters au stade. Quand on entre pour l'échauffeme­nt, qu'ils crient déjà. Franchemen­t, chaque fois que j'entre au Vélodrome, j'ai des frissons. C'est ça que je suis venu chercher ici.

Dans une interview pour le Canal Football

Club, tu avais évoqué une photo de toi avec un maillot du PSG, lequel appartenai­t à Lucas Moura. Cela datait de tes années Montpellie­r, mais maintenant que tu es à l’OM, il y a un peu un devoir d’être anti-PSG, comment tu le vis? C'est la première fois que je connais ça dans ma carrière. Cela n'a pas été simple quand j'ai signé, mais les supporters ont vite compris que si j'avais signé à Marseille, c'était que j'aimais l'OM. Après, c'est le lot des grands clubs, d'avoir un club ennemi. C'est ce qui fait aussi la beauté du foot. Par exemple, les Classiques, c'est toujours un moment spécial pour un joueur, on y pense à l'avance. On coche la date dans l'agenda.

Le 16 janvier contre Strasbourg, tu te fais mal au genou, psychologi­quement tu as l’air touché. Tu pensais à quoi, à une rechute?

(Il a souffert d'une rupture des ligaments croisés du genou en fin de saison 2014-2015, ndlr)

Je n'étais pas bien, mais je ne pensais pas du tout à une rechute. Déjà parce que ce n'était pas du tout la même douleur. Le ligament croisé, c'est ancien, je n'y pense plus. Mais penser que j'allais peut- être devoir m'arrêter un mois et demi, deux mois, alors qu'on était dans une bonne phase, c'était plus ça qui me frustrait. Mais je n'avais pas peur de m'être pété gravement.

Ta blessure au genou en 2015, cela reste un moment crucial dans ta carrière. Le pire?

Pour un footballeu­r, c'est le pire que l'on puisse imaginer. Cela fait partie de la carrière, très peu de joueurs ne se pètent pas à un moment ou un autre. C'était un obstacle à surmonter, mais cela m'a rendu plus fort. Ce type d'épreuve, c'est un combat, on se bat tous les jours pour aller mieux. C'était mon combat de me lever chaque matin pour travailler six ou sept heures par jour, pour arriver à revenir le plus vite possible. Tous les repères sont difficiles à retrouver, il faut du temps de jeu. Et puis c'est mental. Il faut quitter les copains pendant plusieurs mois, tu es tout seul dans ta bulle, tu les vois, tu es

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