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Interview star Stephan El Shaarawy

Passé par l'AS Monaco, Stephan El Shaarawy s'épanouit aujourd'hui à l'AS Roma. Il raconte son parcours.

- PAR ANDREA CHAZY, À ROME. PHOTOS: PANORAMIC

À 25 ans, Stephan El Shaarawy est désormais un footballeu­r accompli. Le talent, l’internatio­nal italien en a, même s’il a pourtant peiné à le montrer sur la durée depuis le début de sa carrière. Le moment était donc venu de faire le point avec un homme en quête d’une stabilité qu’il a peut-être enfin trouvée dans la Ville Éternelle.

Qu’est-ce qu’il reste aujourd’hui du gamin de Savona, qui tapait dans le cuir à l’U.S. Legino?

Je suis encore très lié à ma ville natale, ainsi qu'au club de Legino où j'ai commencé à jouer quand j'avais quatre ou cinq ans. Dès que j'ai un jour de libre d'ailleurs, j'essaye d'y aller, car c'est à eux que je dois une partie de ma réussite, et notamment à mon premier coach Dionigi Donati. C'est lui qui m'a appris à jouer au football. J'ai un lien très fort avec lui. À chaque fois que je me rends à Savona, je vais directemen­t le voir, ainsi que toutes les personnes du Legino.

Qu’est-ce qui t’a donné l’envie de jouer au foot?

Cette passion pour le foot, c'est mon père qui me l'a transmise. Durant mon parcours, c'est la personne qui m'a été la plus proche. Bien sûr, mon frère et ma mère étaient là aussi, mais c'est lui qui m'a le plus suivi durant toute ma carrière. Quand j'étais plus petit, c'est lui qui a fait le plus de sacrifices pour moi. Par exemple, il a changé de travail pour bosser de nuit, de sorte à pouvoir m'emmener à l'entraîneme­nt l'après-midi. C'est une figure très importante pour moi. Bon, il jouait au niveau amateur, mais c'est de lui que tout est parti.

Tu faisais tout le temps du foot?

Oui, j'ai joué comme tous les petits sur tous les terrains possibles: en bas de chez moi, dans la cour de l'école, en rentrant de l'école même dès la maternelle, je passais des après-midi entiers à jouer.

En cette année 2018, cela va faire dix ans que tu as disputé ton premier match en Serie A, et pourtant on a l’impression que tu viens seulement de trouver de la stabilité et de la régularité depuis ton arrivée à Rome...

On peut dire que ma carrière est faite de hauts et de bas. Avec plus de bas, quand on voit les moments difficiles que j'ai eus. Je n'ai pas encore eu de continuité dans mon rendement général, et ce depuis mon premier match en 2008 avec le Genoa.

Tu te souviens de ce premier match?

Je me rappelle cette période, où il y avait beaucoup de joueurs titulaires blessés. L'entraîneur avait fait appel à 5-6 jeunes de la Primavera pour compenser. Je me rappelle que j'étais sur le banc lors du premier match face à l'Atalanta, et le dimanche d'après, on part jouer à Vérone. À la 84e minute, Janković avait des crampes, et Gian Piero Gasperini m'a alors dit de m'échauffer. Il m'a dit de jouer tranquille, comme je savais le faire. J'entre, le score était de 0-0 et on réussit à marquer et gagner 1-0. Ça reste un super début.

Tu es ensuite prêté à Padova. Repartir en D2 quand on a goûté à l’élite, ce n’est pas trop dur?

Ce n'était pas un problème, car je n'avais joué que trois matchs en Serie A, à chaque fois en entrant en jeu, ce qui fait que j'avais dû jouer environ une heure. Mon passage à Padova était ma première expérience loin de chez moi, et je dois dire que c'était l'une des plus belles de ma vie. Aller là-bas a été important pour mon développem­ent. Mon père est venu avec moi et j'allais encore à l'école, car il me restait un an à faire au lycée. C'était difficile, mais il y a eu aussi de bons moments entre le football et l'école, avec à la clef l'obtention d'un diplôme qui me tenait à coeur et de faire une belle saison où il nous a manqué peu de choses pour aller en Serie A. J'avais notamment

“Tout dépend beaucoup plus de ce qui se pense dans ta tête que de tes jambes.”

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