Le racisme dans les stades
Mardi 27 mars 2018. Au cours du match amical Russie-France (1-3), à SaintPétersbourg, des cris de singes sont proférés à l’encontre d’Ousmane Dembélé et de Paul Pogba. De quoi mettre une fois de plus en lumière un problème qui ne cesse de miner les stades russes: le racisme et la violence de certains groupes ultras qui peuplent les tribunes. Les autorités russes ont longtemps sous- estimé le problème, à l’image d’Alexeï Smertine, l’inspecteur anti-racisme du Mondial, qui déclarait au micro de la BBC en 2015 qu’“il n’y a pas
de racisme en Russie”. Une déclaration qui choquait l’opinion publique. Et a depuis incité l’exécutif russe à faire bouger les lignes, en renforçant drastiquement la surveillance des individus et groupes
jugés potentiellement dangereux. De quoi freiner temporairement le problème, à défaut de pouvoir réellement le combattre, selon Richard Arnold, professeur de science politique à la Muskingum University, auteur de plusieurs publications sur le hooliganisme et la
xénophobie dans les stades russes: “Je pense que, pendant le Mondial, il n’y aura pas trop de problèmes dans l’enceinte des stades. Mais le racisme reste un phénomène important au sein de la société russe. Je repense à ce défilé qui avait été organisé un mois avant la Coupe des confédérations à Sotchi, où on a vu des gens dans la rue portant le maillot du Cameroun, grimés en noir, porter des perruques de style afro ou encore des bananes…”