ZAÏRE

Premier représentant de l'Afrique noire en Coupe du monde, le Zaïre a marqué les esprits lors de l'édition 1974, à défaut de marquer des points. Ou quand un outil de propagande tourne au fiasco.

Le coup du président Mobutu était presque parfait. À une époque où le continent africain n’a droit qu’à une seule place qualificative pour le Mondial, voir le Zaïre poser ses valises en RFA est déjà une sacrée victoire. Vainqueurs des CAN 1968 et 1974, les Léopards comptent alors une génération dorée que le dictateur veut utiliser comme vitrine de sa puissance. Les Léopards se retrouvent toutefois dans un groupe extrêmement relevé, avec la Yougoslavie, l’Écosse et le Brésil. Lors du premier match, ils s’inclinent 2-0 face aux Écossais et mesurent déjà la différence de niveau. Mais en plus de la pression qui pèse sur leurs épaules, viennent s’ajouter des tensions dues à des primes non versées. Le gardien Mwamba Kazadi va jusqu’à menacer de faire “la grève des arrêts”. À croire qu’il a mis sa menace à exécution, puisque le Zaïre s’incline 9-0 contre la Yougoslavie. Mais le moment le plus fou reste ce craquage de Mwepu Ilunga lors du dernier match face au Brésil. Alors que les Brésiliens s’apprêtent à botter un coup franc, le défenseur zaïrois jaillit de son mur et dégage le ballon sous les yeux médusés du public. La raison? Il trouvait que les Brésiliens “prenaient beaucoup

trop de temps”. Avec zéro but inscrit et 14 encaissés, les Léopards rentrent au pays dans l’indifférence générale. C’est, à ce jour, la seule participation du pays (aujourd’hui devenu RD Congo) à une Coupe du monde.