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Chelsea, ce rêve bleu

Même les plus fous des parieurs n’auraient pas mis une pièce sur Chelsea vainqueur de la Ligue des champions en début de saison. Et pourtant, les Blues sont bel et bien sur le toit de l’Europe après leur victoire en finale contre Manchester City. Et le pi

- POUR STEVEN OLIVEIRA

Il paraît qu’il faut du temps pour gagner la Ligue des champions, que le groupe doit emmagasine­r de l’expérience, que le trophée ne se gagne pas du jour au lendemain. Un adage que les derniers vainqueurs ont prouvé. Que ce soit le Bayern Munich, Liverpool, le Real Madrid ou encore le Barça. D’ailleurs, Chelsea et son riche propriétai­re Roman Abramovitc­h en avaient par le passé fait l’amère expérience, puisque l’homme d’affaires russe, arrivé à Londres en 2003, a dû attendre 2012 pour soulever enfin la C1. Racheté en 2008 par des Émiratis, Manchester City court derrière la Ligue des champions depuis. Arrivés cette année pour la première fois en finale, les Citizens pensaient alors que c’était leur heure, le moment de la concrétisa­tion d’un projet autour de Pep Guardiola qui dure depuis 2016. Sauf qu’à force de croire en sa chance, Chelsea en a décidé autrement.

Pourtant, selon la théorie de départ, les Blues n’auraient jamais dû gagner la Ligue des champions cette année. Parmi les titulaires à l’Estadio do Dragão, il y avait bien le capitaine César Azpilicuet­a, arrivé au club en 2012. Ou encore N’Golo Kanté, Antonio Rüdiger et Jorginho, débarqués à Chelsea respective­ment en 2016, 2017 et 2018. Mais pour le reste, il s’agit de gamins du club –Mason Mount et Reece James– revenus de leurs prêts à l’été 2019 et de recrues –Édouard Mendy, Thiago Silva, Ben Chilwell, Kai Havertz, Timo Werner– qui donnent l’impression d’avoir tout juste débarqué, et pour cause, ils n’ont connu qu’une saison dans la capitale anglaise. Le tout entraîné par un coach, Thomas Tuchel, qui n’est là que depuis six mois. De quoi faire valser toutes les idées reçues sur la Ligue des champions et la continuité nécessaire.

La victoire de Tuchel

Autre idée reçue: ce sont les joueurs qui gagnent un match, pas l’entraîneur. Là encore, Chelsea vient contredire la règle. Alors non, ce n’est pas Thomas Tuchel, licencié par le PSG le jour de Noël, qui a dribblé Ederson pour marquer l’unique but de la finale. Ce n’est pas non plus lui qui courait comme un dératé au milieu de terrain. Ni lui qui remportait ses duels défensifs de la tête et qui était toujours bien placé. Toutefois, il reste le chef d’orchestre, celui qui a organisé tout ça. Et comme en musique classique, le boss n’est pas le violoniste au milieu de l’orchestre, mais bien celui qui agite ses bras devant eux. Preuve de l’importance de l’Allemand dans le sacre de Chelsea, il n’y a qu’à voir le début de saison des

Blues avec Frank Lampard à leur tête. Si l’Anglais a tranquille­ment qualifié le club londonien pour les 8es de finale de Ligue des champions, terminant premier du groupe devant Séville, Krasnodar et Rennes, la donne était bien différente en championna­t. Neuvième à mi-parcours avec 6 défaites déjà au compteur, et de grosses largesses défensives, Chelsea n’a pas eu d’autres choix que de se séparer de son ancienne légende. Bien vu, puisque les Blues de Thomas Tuchel ne connaîtron­t plus que trois fois la défaite, choperont la quatrième place qualificat­ive pour la Ligue des champions, et s’inclineron­t en finale de la FA Cup avant de soulever la Ligue des champions après avoir éliminé l’Atlético (2-0, 1-0), Porto (2-0, 0-1) et le Real Madrid (1-1, 2- 0).

Mieux, celui qui est devenu le premier entraîneur à disputer deux finales de C1 consécutiv­es avec deux clubs différents a battu des coachs de renom comme Zinédine Zidane, Jürgen Klopp, Diego Simeone, José Mourinho, Carlo Ancelotti ou encore Pep Guardiola. Le tout sans jamais prendre le moindre but. Solide.

Et si les chiffres ne suffisent pas à vous convaincre de l’importance de Thomas Tuchel dans ce sacre, il n’y a qu’à écouter ses hommes parler de lui après la finale au micro de RMC Sports. Que ce soit N’Golo Kanté, élu homme du match lors des deux demi-finales face au Real Madrid et de la finale contre City: “C’est le résultat de l’arrivée du nouveau coach, d’un changement de tactique, de beaucoup d’efforts tous

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