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PEP, ENCORE RATÉ

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Après les désillusio­ns de ces dernières années en Ligue des champions –contre Monaco en huitièmes de finale en 2017, Tottenham et Lyon en quarts de finale en 2019 et 2020–, le Manchester City de Pep Guardiola pensait s’être enfin débarrassé de ses démons. Il faut dire que le parcours était parfait jusquelà. Une phase de poules maîtrisée (5 victoires, 1 nul), où seul Porto a réussi à lui marquer un pion, et un huitième tranquille contre Mönchengla­dbach

(2-0, 2-0). Les Citizens avaient ensuite légèrement tremblé contre Dortmund en quarts (2-1, 2-1), puis contre Paris en demi-finales (2-1, 2-0) avant de montrer lors des manches retours qu’ils étaient bien les plus forts cette saison. Et surtout, qu’ils avaient progressé défensivem­ent, autour notamment de Rúben Dias. C’est pourtant cette défense qui s’est fait avoir par un appel de Timo Werner dans le vide et une passe de Mason Mount pour Kai Havertz lors de la finale. En même temps, il faut dire que Pep Guardiola avait décidé de leur compliquer la tâche en évoluant sans sentinelle. C’était sans doute trop facile sinon…

ensemble. C’est l’accompliss­ement de toute une saison”, ou Thiago Silva: “Tuchel a tout changé en six mois au niveau de la mentalité d’équipe”. En clair, Tuchel a redonné à Chelsea les moyens de ses ambitions, d’abord en croyant en sa réussite possible et en son mérite, puis en trouvant la tactique pour se donner les moyens d’y parvenir.

Bleu de travail

Septembre 2018, quelques semaines après son arrivée au Paris Saint-Germain, Thomas Tuchel explique ce qu’il aimerait voir sur le terrain: “Si tu ne fais pas de pressing haut, tu passes beaucoup de temps à défendre. Et lorsqu’on récupère le ballon très haut, tu peux profiter de la désorganis­ation de l’équipe adverse. Dans la seconde d’après, tu peux profiter de grands espaces, et cela permet d’avoir un jeu de transition, même lorsqu’on a 70% de possession. Pour ça, il faut avoir des attaquants prêts à faire un travail défensif et de pressing. C’est un travail collectif.” Un travail collectif qui s’est trop rarement vu à Paris, et qu’il n’a jamais pu imposer. En revanche, à Chelsea, les joueurs ont visiblemen­t bien adhéré au discours du coach allemand et à sa vision du fameux gegenpress­ing. Il faut dire que lorsque vous avez dans votre effectif un N’Golo Kanté qui ne lésine pas sur les efforts et qui court 50 km par match pour venir presser dans les pieds des adversaire­s, cela aide à mettre en place pressing et contre-pressing. D’autant plus quand les attaquants que sont Havertz,

Mount ou Werner ne rechignent pas non plus à faire les efforts défensifs.

Finalement, à Londres, Thomas Tuchel a trouvé le laboratoir­e parfait pour mettre en place sa tactique avec un mélange de jeunes pousses malléables et de cadres discipliné­s et surtout prêts à donner leur vie sur le terrain; le tout formant un vrai groupe, une bande de potes solidaires et soudés. Cela se traduit par un 3-4-3 compact et fait pour l’impact. Le modus operandi est clair et on ne peut plus simple. Sur le papier, rien d’innovant et surtout rien de compliqué, de sorte que les joueurs puissent parfaiteme­nt adopter ce schéma. En priorité sur le plan défensif, devenant une forteresse impossible à pénétrer, puis sur le plan offensif, profitant de la vitesse d’Havertz, Pulisic ou Werner pour frapper en contre. Mieux, quand l’équipe adverse lui laisse le cuir, Chelsea sait aussi utiliser la possession avec le métronome Jorginho ou les pieds soyeux de Mason Mount. En d’autres termes, les Blues sont devenus très frustrants à jouer. S’il est facile de savoir ce qu’ils vont faire, il est hyper difficile de les en empêcher. Quasiment autant que de leur coller un but. Ce n’est pas Pep Guardiola, battu à trois reprises par le Chelsea de Thomas Tuchel, qui va dire le contraire. Ni Porto, l’Atlético et le Real Madrid qui n’ont réussi à planter que 2 buts en 6 matchs de Ligue des champions. Finalement, nul besoin de continuité ou de schéma alambiqué quand l’essentiel est assuré. Soit la défense, la solidarité et une certaine efficacité. Une fois de plus, l’adage qui, lui, s’est vérifié, c’est que si une attaque peut vous faire gagner un match, c’est bien la défense qui vous fait gagner un trophée. Surtout si on croit en sa chance et qu’on est prêt à tout donner pour la voir se réaliser.

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