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C’était une finale avec un favori évident et un outsider qui n’avait rien à perdre. Ça tombe bien, c’est celui qui a fini par tout gagner. Tuchel et ses Blues ont récité une véritable leçon tactique à Guardiola et ses intouchabl­es Citizens. Avec, une fois

- PAR ALEXANDRE AFLALO

C’est comme s’il s’était juré, après avoir dû prématurém­ent quitter ses partenaire­s le 15 juillet 2018 à Moscou, de ne plus jamais laisser passer une finale sans y laisser son empreinte. Homme, avec un immense H, de cette finale de Ligue des champions, N’Golo Kanté a tellement éclaboussé ces 90 minutes de son talent qu’on l’a propulsé en tête des débats autour de l’identité du futur Ballon d’or. Un joueur à l’image de cette équipe de Chelsea, championne d’Europe: un bourreau de travail qui ne vit que pour le collectif, et qui joue comme une star sans en avoir le tempéramen­t.

Et Havertz ressuscita Torres

Car c’est bien ce qui s’est joué ce dimanche 29 mai, sur la pelouse du stade du Dragon à Porto. Une finale entre un amoncellem­ent de stars et un collectif bien huilé, où aucune tête ne surplombe les autres. Sans rien enlever au génie collectif des équipes de Guardiola, la pression d’une première finale de C1 dans l’histoire de Manchester City a sans doute coupé les jambes des Skyblues, qui ont chacun semblé isolés et un peu perdus sur le terrain. Sans les maladresse­s habituelle­s de Werner (10e, 14e), Chelsea aurait pu passer devant très rapidement. Chose faite à la 42e, avec un but d’Havertz qui n’est pas sans rappeler celui de Fernando Torres avec Chelsea en 2012, année du précédent sacre européen des Blues. Grand ballon de Mount en profondeur, crochet long pour effacer le gardien, et ce but décisif qui vient récompense­r le beau travail des Blues.

Chelsea, tout simplement au-dessus

De là, le contraste s’accentue entre l’état de grâce de Kanté, Havertz et autres Blues et l’infortune des Citizens qui ont redoublé de maladresse, au point de ne pouvoir menacer Mendy et ses trois petits buts encaissés cette saison en Coupe d’Europe. D’autant qu’à la 59e minute, ils ont dû composer sans De Bruyne, bien amoché après un écran de Rüdiger. Dans tous les compartime­nts du jeu, Chelsea a été supérieur. De la défense, où Rüdiger, Chilwell et Azpilicuet­a ont multiplié les sauvetages de toute beauté, à l’attaque, avec Mount et Havertz particuliè­rement inspirés, en passant par le milieu avec l’inévitable Kanté. Tout proches de faire le break par Pulisic à la 72e, les Blues n’avaient plus qu’à former une défense à 5 et verrouille­r à triple tour. Former le bloc le plus imperméabl­e possible, réduire autant que possible l’écart entre les joueurs et les lignes, respecter la formule, répéter les efforts, attendre que le chrono défile. Au bout de sept interminab­les minutes de temps additionne­l, le sacre et la joie: neuf ans après son dernier sacre européen, à l’époque de Drogba, la next generation de Chelsea remonte déjà sur le toit de l’Europe. Un rooftop sur lequel personne n’aurait imaginé le voir il y a quelques mois, mais un accès amplement mérité.

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MANCHESTER CITY 0-1 CHELSEA, LE RÉSUMÉ

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