So Foot Club

Imad “ID Kun” Mihoubi

“Ma mission est de fédérer autour d’un projet et des couleurs de notre équipe ”

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Depuis quelques années, les teams e-sport se sont dotés de coachs pour encadrer leurs joueurs. Décryptage de ce poste si particulie­r avec ID Kun qui est en charge des joueurs sur FIFA et

PES à l’AS Monaco Esports.

Comment devient-on coach sur des jeux comme ou

FIFA PES?

Au préalable, il faut avoir été joueur pour avoir l’expérience de la compétitio­n ou la compréhens­ion des mécaniques du jeu. Pour ma part, ça s’est fait de fil en aiguille. Avec l’âge, j’ai commencé à perdre des réflexes, à ne plus avoir assez de temps pour gérer ma vie de famille et consacrer en même temps des heures interminab­les pour saigner le jeu. Et comme je me suis toujours vu comme un manager, j’ai trouvé que c’était la suite logique de mon parcours de joueur. Avec mes connaissan­ces tactiques et cette envie de gérer des joueurs, j’ai alors créé ma structure Neo eSports avec des joueurs comme CocoVBasto­s (LDLC OL), Mino (Grizi Esport) ou encore les joueurs que j’ai aujourd’hui à l’AS Monaco.

Quel est ton rôle auprès des joueurs au quotidien?

En dehors des 6 ou 7 gros tournois chaque saison, je fais un suivi tout au long de l’année sur différents sujets: coaching tactique, technique, ou encore mental. Le relationne­l est essentiel dans mon travail avec beaucoup de temps prévu sur la psychologi­e et des discussion­s sur les à- côtés des jeux. Je parle beaucoup avec mes joueurs de leur communicat­ion notamment sur les réseaux sociaux ou de l’appréhensi­on des tournois par exemple. L’une de mes missions les plus importante­s est de fédérer autour d’un projet et des couleurs de notre équipe: l’AS Monaco Esports.

Et durant les phases de tournois, tu les aides sur quels points?

Pour ma première année à l’ASM, c’est un peu particulie­r avec l’absence de LAN.

Mes joueurs et moi, on ne vit que pour ces compétitio­ns en offline qui ont bien plus de saveur. Je ne les vois pas énormément, donc toute la phase de coaching va souvent se passer à distance. Je vais travailler en amont en regardant énormément de matchs, que ce soit ceux de nos adversaire­s ou de nos propres rencontres. Le but est simple: leur donner un maximum de conseils et d’ajustement­s tactiques avant une rencontre en apportant des éléments sur la stratégie des adversaire­s. Il faut également que j’arrive à les focaliser sur le bon objectif et sur les manières de l’atteindre. C’est aussi sur l’aspect psychologi­que que je peux avoir le plus d’impact. Quand on gère des joueurs de leur qualité, comme “Usmakabyle” (Walid Rachid Tebane) qui est champion du monde, tu ne vas pas leur apprendre à jouer. C’est vraiment sur le mental que je peux faire une différence.

Comment pourrais-tu comparer le rôle de coach dans l’e-sport à celui du football traditionn­el?

La principale différence pour moi est la difficulté dans l’e-sport de devenir coach sans avoir été joueur. C’est peutêtre différent dans le football, car il existe des formations spécifique­s pour devenir entraîneur. Hormis cet aspect, je vois davantage de ressemblan­ces que de différence­s. L’objectif est le même: mettre dans les meilleures dispositio­ns nos joueurs en les conseillan­t, en leur faisant travailler certains points et en leur permettant de progresser. Idem pour la partie mentale: il est important de mettre en confiance son groupe. Nos joueurs vont faire face aux meilleurs adversaire­s au monde dans leur domaine et nous devons réussir à ce qu’ils réalisent pleinement leur potentiel, notamment en sachant gérer la pression des matchs et de l’événement.

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“Le but est simple: leur donner un maximum de conseils et d’ajustement­s tactiques avant une rencontre, en apportant des éléments sur la stratégie des adversaire­s.”

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