“Je n’ai réalisé qu’en voyant les articles à propos de mon pari”

Loin des bagarres de la Premier League, la ligue 1 peut aussi rapporter ses jolis lots. La preuve: Indep-Naoned en a tiré 106 771 euros avec... 60 centimes.

Quand as-tu commencé à parier?

Je m’y suis mis il y a quatre ou cinq ans maintenant. Au début, je jouais de façon classique, au bureau de tabac, via des tickets physiques, puis je me suis inscrit sur Winamax il y a un an parce qu’un ami à moi m’a dit que les cotes étaient plus intéressantes. J’ai pris deux-trois tickets et ça a commencé comme ça.

Si on regarde ta grille, c’est une 100% ligue 1.

T’es un adepte du made in France?

( rires) C’est vrai que je m’aventure rarement. Je me concentre vraiment sur la ligue 1 et j’essaye de faire quelques gros coups sur la ligue des champions de temps en temps, mais uniquement sur les gros matches. La raison est simple: la ligue 1 est le championnat que je suis le plus et que je pense connaître le mieux.

Et à quel moment on décide de s’envoyer un combiné à douze matches? Il faut une part de panache, non?

Bah ce que je fais, souvent, c’est de tenter les gros coups. Quand j’ai commencé à jouer, j’y allais à la logique mais je me suis vite rendu compte que ça ne passait pas toujours, que les petites cotes n’étaient pas l’assurance de gagner... Il n’y a pas vraiment de logique en fait, donc j’ai essayé de chercher les surprises et de me concentrer uniquement sur les grosses cotes plutôt que sur les petites. C’est devenu ma méthode.

Tu es supporter d’une équipe en particulier quand même?

Bien sûr! Je suis nantais pure souche et supporter du FC Nantes, mon frère aussi. Il fait partie de la Brigade Loire, à la Beaujoire. Mon pseudo Indep-Naoned vient de là, du fait que je me considère comme indépendant.

Et tu es du genre à ne jamais parier sur ton équipe du coup?

Sur ton ticket, tu as parié contre ton

équipe de coeur à deux reprises. Oui, j’arrive à jouer contre Nantes. Après, j’analyse beaucoup aussi: je regarde les équipes dans la semaine, les compositions d’équipe, les interviews des entraîneurs, des joueurs, je lis pas mal de choses, j’essaye de sentir le coup en fonction de la forme du moment... C’est un gros boulot! Là, je ne voyais pas du tout Nantes gagner à Toulouse. Contre Bordeaux, pareil... On ne gagne jamais un derby donc je sentais bien qu’on n’allait pas le faire cette fois ci non plus.

Quand ton équipe prend un but, tu es content du coup?

Le truc, c’est que vu que je bosse dans la restauration, les matches, je ne les suis pas. Quand Gradel égalise à la dernière minute sur penalty lors de Toulouse-Nantes, je ne le vois pas. Sur ce ticket, je n’ai vu que quelques minutes de Nantes-Bordeaux parce que c’était pendant ma coupure. Je ne vois les résultats qu’à travers les alertes sur mon téléphone. J’entends vibrer donc je jette un coup d’oeil rapide. Mes derniers matches, celui de Montpellier et de Rennes, le samedi soir, c’était pareil: j’ai appris les résultats qu’en sortant de mon service, à 23h00.

Et tu gagnes sur un but à la cinquième minute d’un temps additionnel...

Ouais, et c’est surtout Giovanni Sio qui me fait gagner, un mec de Nantes à la base. C’est un beau clin d’oeil. Sur le moment, tu ne réalises pas trop. Tu te demandes un peu ce qui t’arrive.

On ressent quoi quand on gagne plus 106 771 euros?

En fait, c’est tellement improbable que, sur le moment, je n’explose même pas. Ça ne vient que le lendemain, quand je vois les articles en ouvrant ma page Facebook. Là, j’ai senti que j’avais fait une belle performance. En tant que parieur, c’est un rêve, forcément: je jouais pour gagner une somme ça. Depuis, j’ai arrêté pendant deux semaines mais je pense que je vais doucement m’y remettre. Si c’est passé une fois, ça peut recommencer une seconde fois, non?

On prévient ses proches avant dans ces cas-là?

Je l’avais juste dit à mon meilleur ami le vendredi soir, après le match de Marseille à Caen. Il me restait trois matches et je le sentais vraiment, surtout que Bordeaux était ma cote sûre alors que c’était l’une des plus élevées. Quand je suis parti au travail le lendemain, Bordeaux venait de marquer et dans ma tête, c’était bon.

Tu as fêté ça au moins?

Pas vraiment... En sortant du boulot, j’ai simplement retrouvé mon meilleur ami. On a explosé de joie ensemble dans la voiture. Mais non, je n’ai pas fait une grosse soirée pour fêter ça, j’ai simplement posé une semaine de vacances. Je n’en ai pas profité pour partir en virée à Monaco ( rires).

“C’est surtout Giovanni Sio qui me fait gagner, un mec de Nantes à la base. C’est un beau clin d’oeil pour moi, nantais pure souche”