Emily Zanier
41 ANS, PARISIENNE, BLOGUEUSE DE VOYAGE
“J’avais mes places depuis 2019. Avant même de savoir où les Bleus allaient disputer leurs rencontres, j’avais demandé le match d’ouverture à Rome, entre autres. Il y avait des billets à 30 euros, ça valait le coup. Clairement, j’adore les compétitions internationales, plus que le foot en lui-même. Ma première coupe du monde, c’était en 2006, mais à la base, je n’y connais pas grandchose. Les clubs, je m’en fiche, je ne suis pas, mais un Euro ou un mondial, c’est toujours beaucoup de rencontres et des ambiances énormes. Cette année, avec les jauges, certaines places ont été annulées, sauf celles de Budapest. La pote avec qui je devais m’y rendre a renoncé, alors j’y suis allée en solo. Et j’avais un billet en plus pour chaque match. Pour France-Portugal, je poste une annonce sur Facebook pour la revendre, et un Colombien est intéressé. Le gars était vacciné au Spoutnik en Russie, sauf que ce vaccin n’était pas reconnu en Hongrie, du grand n’importe quoi. Il devait faire un test PCR pour obtenir son bracelet d’accès au stade. Un autre était vacciné en Hongrie mais il n’était pas résident permanent, du coup, il lui fallait aussi un PCR, on a marché sur la tête pendant cet Euro. Un vrai bordel. Moi, je faisais de faux tests, et je rentrais dans l’enceinte pendant que ceux qui étaient vaccinés n’y avaient pas accès. Totalement absurde. J’ai proposé un nouveau package au Colombien: la place + un faux test PCR que je trafiquais avec mon PC. Il m’a envoyé sa date de naissance, son nom, prénom, etc. En cinq minutes, il avait son visa pour le stade (rires). C’était impossible de déceler qu’il s’agissait d’un faux. Ensuite, j’ai refait la même chose pour quelques Français qui flippaient de ne pas obtenir leurs résultats à temps. Des gens stressaient vraiment pour cette merde, et ils payaient 50 euros le test. Le pire, c’est qu’on voyait dans la Puskas Arena le message de l’UEFA sur les écrans géants rappelant à tout le monde de mettre un masque, alors que personne n’en portait. Tout le monde gueulait, se mettait l’un sur l’autre, il n’y avait pas
• de pandémie là-bas. C’était la vie d’avant.”
“Je faisais de faux tests, et je rentrais dans l’enceinte pendant que ceux qui étaient vaccinés n’y avaient pas accès. Totalement absurde” Emily, fan des Bleus et de Photoshop