So Foot

Pascal Nouma

VAINQUEUR DE LA C2 AVEC LE PSG

- – MM

Est-ce que j’ai eu une enfance malheureus­e? Oui, à des moments. Une enfance heureuse? Oui, à des moments. J’étais le cinquième d’une famille de sept enfants. On dormait à deux, trois par chambre. Si j’étais né avec de l’argent, je ne serais pas la bonne personne que je pense être aujourd’hui. N’oublie pas d’où tu viens, du 9-3. L’école de la rue, ça m’a appris énormément. Quand t’habites dans un quartier, tu tiens le mur, comme tout le monde. C’est l’ennui, t’as rien. Donc tu rêves de plein de choses, mais tu ne peux pas les acheter, donc qu’est-ce que tu fais? Tu voles. Et tu te bats. En sixième, à Saint-Gratien, j’étais fiché par mes profs parce que je m’appelais Nouma. Mes frères étaient un peu lourds… Dans le quartier, c’était simple, dès qu’il y avait un cambriolag­e, un vol ou un truc comme ça, les flics venaient chez moi. J’ai fait ma première garde à vue, je devais avoir six ans. Avec des potes, on allait sur le parking juste en face de la maternelle, on cassait des rétroviseu­rs. Plus tard, on a aussi volé à la boulangeri­e. Les flics nous sont tombés dessus. Quand mes parents sont venus me chercher au commissari­at je n’ai pas touché le sol jusqu’à la maison. Mon père, il m’a mis des volées, des ciseaux retournés. Bref, j’ai eu une enfance un peu agitée. Puis à 13 ans, j’ai intégré le centre de formation du PSG. Je me disais tout le temps: “Si t’es pas bon, tu te fais virer, tu retournes au quartier.” Je n’en avais pas envie. Moi, je n’étais pas football à la base, mais c’était le seul moyen de me casser de mon quartier.

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