N’Golo Kanté

CHAMPION DU MONDE 2018

Je suis arrivé aux Géraniums de Rueil-Malmaison (92) vers huit-neuf ans. C’est un bon petit quartier, avec quelques barres d’immeubles, mais pas dur. On n’avait aucun problème avec les autres quartiers de la ville, mais il y avait une petite rivalité sportive. On organisait des tournois contre eux, toujours sur le même terrain, le terrain Robespierre. Nous, on était les plus jeunes, l’équipe des petits, mais on se débrouillait… On est devenus les meilleurs des hauts de Rueil. Vers dix ans, mon institutrice de CM1-CM2, Madame Nilson, a incité mes parents à m’inscrire dans un club. Elle voyait que j’étais bon en sport. Il a été question que je fasse du rugby, mais je voulais faire du foot, alors on m’a inscrit à la Jeunesse Sportive de Suresnes. C’est là que j’ai découvert les compos, les équipes A, B, C, D, les matchs contre les autres villes. J’ai commencé avec l’équipe D… La vérité, c’est que je n’étais pas au-dessus du lot. Je manquais de présence et de technique. À 18 ans, j’ai fait le doublé coupe-championnat en Excellence avec la Jeunesse Sportive de Suresnes, mais je pensais vraiment que le monde pro était perdu pour moi. On m’a même dirigé vers un bac pro gestion-compta. Ça ne me passionnait pas mais je ne savais pas quoi faire. Finalement, j’ai décroché un test de sept jours avec la réserve de Boulogne. J’ai terminé premier au test d’endurance. Il y avait des paliers à franchir et j’ai dû aller jusqu’au 21e palier, alors que la plupart des joueurs s’étaient arrêtés au 17e ou au 18e. Courir, c’est dans la tête. Je ne voulais pas lâcher. Et puis je n’étais pas fait pour être comptable!